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Aux Etats-Unis, le Mondial va redonner un coup de fouet au football

Aux Etats-Unis, le Mondial va redonner un coup de fouet au football

"Ca va être super", affirme Lauren LeBer, serveuse au pub Lucky Baldwins de Pasadena, en Californie (ouest des Etats-Unis) qui, comme de nombreux Américains, attend avec impatience la Coupe du Monde de football.

Le coup d'envoi du Mondial sera donné le 12 juin au Brésil mais dans ce bar de Pasadena, des dizaines d'Américains étaient dimanche dernier scotchés devant le match amical USA-Turquie, retransmis sur de grands écrans.

"De plus en plus d'Américains s'y intéressent", estime la gérante A.J. Jones, "il va y avoir de l'ambiance ici", se réjouit-elle.

Il y eut un temps où le foot - le +soccer+ par contraste avec +football+ qui désigne le football américain -- était minoritaire, du moins à l'échelle professionnelle.

Longtemps, ce sont les mères de famille qui se dévouaient pour aller admirer leur enfant concourir dans leur école.

Le foot était aussi plutôt un sport de filles, comme l'a montré le film britannique de 2002 "Joue-la comme Beckham" qui montre deux jeunes filles passionnées de foot qui veulent aller aux Etats-Unis pour monter en ligue.

Mais c'est du passé, comme montre l'enthousiasme que l'on perçoit dans les bars de la ville.

David Beckham, de qui le film tire son nom, a énormément popularisé ce sport en venant passer six ans, à partir de 2007, au Los Angeles Galaxy.

Ce n'était pas la première fois qu'on essayait de vendre ce sport aux Américains, pour qui foot signifie plutôt montagne de muscles et quarterbacks.

Dans les années 1970, une ligue américaine, la North American Soccer League (NASL), avait recruté le Brésilien Pelé et l'Allemand Franz Beckenbauer pour populariser le sport, avant d'être dissoute en 1984.

Mais c'est la décision de donner la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis -- la finale Brésil-Italie s'est tenue au Rose Bowl de Pasadena, au bout de la rue du Lucky Baldwins -- qui a enflammé les esprits.

Un an après, un nouveau championnat professionnel est né, le Major League Soccer (MLS), qui s'est renforcé chaque année, avec notamment la victoire du LA Galaxy de Beckham en 2011 et 2012.

En février dernier, l'ex-vedette du Manchester United a annoncé vouloir monter une équipe à Miami (Floride, sud-est).

Selon Cobi Jones, un ancien du club anglais de Coventry et lui aussi anciennement au LA Galaxy, le Mondial de 1994 a changé la donne. "Avant c'était un sport de niche, un passe-temps", dit-il à l'AFP.

L'équipe américaine s'est surprise elle-même à passer le premier tour du Mondial contre la Colombie avant de perdre contre le Brésil par "seulement" un à zéro, dit-il.

"Tout le monde était étonné et tout le monde s'est passionné après ça", ajoute l'ancien footballeur devenu commentateur.

NBC a signé en 2012 un contrat de retransmission de trois ans et de 250 millions de dollars avec la ligue anglaise English Premier League (EPL), la plus renommée au monde.

Puis les chaînes du câble ont programmé de plus en plus de foot, avec les matches des ligues espagnole, allemande, italienne ou mexicaine.

Sur la côte ouest, la passion est alimentée par la communauté hispanique qui assiste aux matches le dimanche matin un peu partout.

Dimanche, un sondage ABC News-Washington Post indiquait que pour deux-tiers des Américains, la popularité de ce sport à l'échelle professionnelle allait grandir dans les dix prochaines années.

Mais moins d'un tiers (28%) se déclarent "fans" de ce sport et annoncent l'intention de regarder la Coupe à la télévision, selon le sondage réalisé auprès de 1.002 adultes fin mai.

Reste que l'équipe américaine au Brésil aura fort à faire: son groupe comprend le Ghana, l'Allemagne et le Portugal, ces deux derniers pays étant favoris pour passer le premier tour.

Cobi Jones est pourtant confiant: "Les Etats-Unis gagneront un jour le Mondial, plus tôt qu'on ne le croit, c'est une question de temps", dit-il.

mt/ff/are/mpd

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