Le projet d'oléoduc pour transporter le pétrole de Fort McMurray jusqu'au Québec et au Nouveau-Brunswick crée bien des inquiétudes.
L'Alberta est assise sur une richesse qui lui donne bien des maux de tête. Et une bonne partie du remède se trouve au Québec et au Nouveau-Brunswick.
Après avoir exploité à fort coût - tant économique que sur le plan de l'environnement - ses sables bitumineux, l'Alberta tente de faire sortir son pétrole de la province.
S'il se concrétise, le projet de l'oléoduc de l'est, construit par TransCanada, transportera 1,1 million de barils de pétrole brut par jour vers le Québec et le Nouveau-Brunswick.
Ce pétrole brut n'est pas si brut qu'on le dit, puisque pour transporter le bitume extrait des sables bitumineux, il faut y ajouter des solvants chimiques et toxiques. Ce procédé le rendra plus liquide et permettra de le pomper jusqu'à Cacouna, au Québec, et Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
Ce liquide parcourra plus de 4500 kilomètres à travers les provinces de l'ouest, l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick.
L'oléoduc sous son érablière
Fleuve, rivières, terres agricoles, zones résidentielles, communautés autochtones; tout ce qui se trouve sur le parcours de l'oléoduc de l'est - à un moment ou à une autre - sera perturbé par les travaux. Et si un déversement survient, c'est tout l'environnement qui pourrait être lourdement hypothéqué.
C'est le cas de la ferme laitière de Jacques Savoie, située à Saint-Raphaël-de-Bellechasse. Depuis six générations, sa famille vit des vaches et d'une petite érablière, une sucrerie comme dit M. Savoie, sous laquelle passera le pipeline de TransCanada.
Pour accéder à ses champs, TransCanada lui a envoyé un chèque de 1000 $ qu'il refuse toujours d'encaisser.
Avec les pétroliers, des risques de déversements
À une centaine de kilomètres au nord, le maire de Saint-André-de-Kamouraska, Gervais Daris, se tient fièrement à côté du vieux phare de bois. Tel un irréductible, il s'oppose fermement au projet, qui à son avis ne peut qu'être porteur de mauvaises nouvelles pour la région. Écoutez ses commentaires ci-dessous.