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Malgré la faiblesse de l'économie, les startups russes veulent croire au boom de l'e-commerce

Malgré la faiblesse de l'économie, les startups russes veulent croire au boom de l'e-commerce

L'économie de la Russie a beau être en net ralentissement, plombée par la crise ukrainienne et la faiblesse du rouble, les startups russes de l'e-commerce veulent croire à leur succès, malgré les sanctions et les tensions internationales.

C'est en tout cas l'espoir des principaux acteurs de la vente sur internet, qui se sont retrouvés vendredi à Moscou pour une grande conférence internationale consacrée au e-commerce, la première du genre en Russie.

Le secteur est en pleine explosion depuis dix ans, porté par la croissance continue du nombre d'utilisateurs d'internet en Russie. Le marché de la vente en ligne a ainsi progressé de 28% l'année dernière, se fixant à 16,3 milliards de dollars. Il est attendu en hausse de 33% cette année, selon une étude du centre russe Data Insight.

Bien que l'e-commerce ne représente que 2% du marché de la vente en Russie, les investisseurs veulent croire à son potentiel.

"Une grande partie du développement de notre activité vient du fait que les consommateurs passent de l'achat physique à l'achat en ligne. Le marché russe a un potentiel énorme et beaucoup de progrès ont été réalisés depuis 5 ans", explique Niels Tonsen, le directeur général de Lamoda, le principal site de vente en ligne de vêtements en Russie, qui revendique 2 millions de clients.

En effet, si seuls 10% de la population avaient un accès à internet en 2003, c'est aujourd'hui près de la moitié de la population russe qui se connecte quotidiennement. L'audience mondiale russophone est estimée à plus de 90 millions d'utilisateurs.

Les startups russes restent toutefois confrontées au manque criant d'infrastructures et à un climat des affaires difficile.

"La poste russe est chère et peu fiable. Nous avons dû développer nos propres infrastructures de transport, ce qui est toujours un investissement coûteux", témoigne Mikhaïl Osine, directeur à Ozon, une des premières société d'e-commerce russe, lancée en 1998 en s'inspirant du concept de l'américain Amazon.

"L'une des principales différences est qu'en Occident, les acteurs locaux respectent les règles du jeu. En Russie, ce n'est pas le cas", explique de son côté Vadim Fedotov, le directeur en Russie de la startup américaine Groupon.

"La concurrence déloyale reste un gros problème en Russie", abonde M. Osine. "Des sociétés s'arrangent pour ne pas payer de taxes en se faisant passer pour des particuliers. C'est impossible d'être compétitif dans de telles conditions".

Pour son développement, Ozon a réussi à lever auprès de fonds d'investissement près de 100 millions de dollars en 2011, tandis que Lamoda a récolté plus de 210 millions en 3 ans.

L'exemple de la Silicon Valley et de son incubateur de startup a donné l'exemple en Russie. La banque publique Sberbank a ainsi signé un partenariat stratégique avec la Silicon Valley Bank, qui se spécialise dans le financement des entreprises naissantes, et entend bien importer son modèle en Russie.

Les tensions nées de la crise en Ukraine et la mauvaise santé de l'économie russe pourrait toutefois compromettre les ambitions des professionnels de la vente en ligne.

"Nous sommes très dépendants des taux de changes, qui sont fluctuants, et du taux d'inflation, qui est très élevé et influe sur les prix, les salaires et les loyers", explique Vadim Fedotov.

"Nous avons toujours des clients et nous avons toujours des produits. Les gens continuent d'acheter", tempère Niels Tonsen. "La seule chose que nous pouvons faire est de continuer nos activités le mieux possible et d'espérer que la situation s'apaise".

pop/lpt/mr

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