Le ministère des Transports du Québec (MTQ) est en train d'élaborer un nouveau plan d'urgence en cas de fermeture complète ou partielle du pont Champlain. Parmi les mesures qui font présentement l'objet de discussions, il est question d'emprunter des autobus et des chauffeurs à plusieurs sociétés de transport de la province pour résorber la congestion routière.
Un texte d'Olivier Bachand
Selon nos informations, la possibilité de recourir à des autobus et à des chauffeurs d'autres villes a été évoquée la semaine dernière lors d'une réunion téléphonique entre le MTQ, l'Agence métropolitaine de transport et plusieurs sociétés de transport de la province.
À l'heure actuelle, les sociétés de transport de Montréal et de Longueuil fonctionnent à plein rendement et seraient pratiquement incapables de mettre des véhicules supplémentaires sur la route en cas de force majeure.
En cas de fermeture partielle ou complète du pont Champlain, les autorités seraient donc obligées se tourner vers d'autres villes pour ajouter des autobus qui feraient la navette entre Montréal et la Rive-Sud pour désengorger les autres ponts et l'ensemble du réseau routier.
Une solution, plusieurs obstacles
Rassembler un nombre suffisant de chauffeurs et d'autobus en cas de force majeure pourrait s'avérer très difficile.
La majorité des sociétés de transport de la province n'ont pas les ressources nécessaires pour répondre à une telle demande, puisque leur réseau d'autobus fonctionne déjà au maximum de sa capacité.
Certaines laissent toutefois la porte entrouverte à une aide éventuelle.
La Société de transport de Sherbrooke (STS) n'exclut pas de prêter des chauffeurs et des autobus pour une période de temps limitée.
La STS, qui ne dispose pas d'autobus excédentaires en ce moment, devrait réduire ses propres services pour venir en aide aux résidents du Grand Montréal. Les usagers sherbrookois seraient donc pénalisés.
La Société de transport de Laval (STL) pourrait également fournir des véhicules en cas de besoin.
La STL remplacera 19 de ses autobus par des modèles hybrides d'ici la fin de l'été et compte garder ses vieux véhicules, qui pourraient être appelés à la rescousse.
Des questions en suspens
Plusieurs autres questions demeurent en suspens, notamment quant aux coûts qui seraient engendrés par le recours à des chauffeurs et des autobus provenant d'ailleurs.
La STS se demande aussi si une telle mesure pourrait contrevenir à la convention collective de ses employés, notamment si on leur demande de faire un nombre d'heures supplémentaires plus élevé que ce qui est prévu dans leur contrat de travail.
Le nouveau plan d'urgence sera soumis au ministre des Transports début juillet, et fera ensuite l'objet de discussions au comité Mobilité Montréal avant son adoption.
Le MTQ confirme qu'un nouveau plan est en préparation, mais refuse de préciser quelles mesures sont étudiées, puisqu'elles doivent en principe demeurer confidentielles jusqu'à ce qu'elles soient adoptées et présentées au public en cas de besoin.
Avec les informations de Thomas Gerbet
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