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Canada: fin de la traque, l'assassin présumé des trois policiers arrêté

Canada: fin de la traque, l'assassin présumé des trois policiers arrêté

Après une traque urbaine de près de 30 heures, les commandos de la police canadienne ont arrêté à Moncton (est du Canada) dans la nuit de jeudi à vendredi l'homme soupçonné d'avoir tué en pleine rue trois policiers et blessé deux autres.

Les forces de l'ordre, qui avaient érigé un périmètre de 10 km2 dans une zone résidentielle et boisée de cette grande ville acadienne, ont annoncé sur Twitter que "Justin Bourque (avait été) arrêté par la GRC (Gendarmerie royale du Canada) à 00H10 (04H10 GMT) à Moncton. Il est détenu par la police".

Les habitants du quartier bouclé depuis la mort des trois policiers, vers 19H30 mercredi, ont été autorisés à "quitter leurs résidences" où ils avaient reçu l'ordre de se terrer jusqu'à la fin de la chasse à l'homme.

Selon des témoins et la police, le tueur présumé, Justin Bourque, 24 ans, avait été vu en train de tirer sur des agents de la GRC mercredi soir: trois sont morts sur le coup et deux autres ont été blessés, dont un a pu quitter l'hôpital jeudi.

Les policiers décédés se nomment Dave Ross, 32 ans, originaire du Québec voisin, Doug James Larche, 40 ans, natif des environs de Moncton, et Fabrice George Gevaudan, 45 ans, immigré français venant de Boulogne-Billancourt (banlieue parisienne).

La police a indiqué vendredi matin que des chefs d'accusation seront formellement déposés contre Justin Bourque dans la journée.

Des photos prises mercredi le montraient vêtu d'une tenue kaki et armé de deux fusils (un de chasse, un semi-automatique) en train de déambuler dans Moncton. Les autorités avaient prié les habitants de se renfermer chez eux tant que cet homme "très, très dangereux" n'avait pas été mis hors d'état de nuire.

Il s'est finalement rendu aux commandos d'élite de la Gendarmerie royale qui le cernaient sans opposer de résistance, a dit à la première chaîne privée du pays CTV, Michelle Thibodeau, témoin de l'arrestation. Caché à l'arrière de la maison de Mme Thibodeau, entre une palissade et des arbres, le suspect s'est avancé vers les policiers en lançant: "Je suis fini", a raconté la jeune femme.

La police a précisé qu'il n'était pas armé lors de l'arrestation, mais que ses fusils ont été retrouvés aux alentours.

Immédiatement, le maire de cette ville de 70.000 habitants, George Leblanc, a "félicité la GRC pour ce travail, d'autant que les circonstances étaient exceptionnellement difficiles".

Pendant la traque, Moncton avait pris des allures de ville fantôme. Les commerces avaient leurs rideaux tirés, les écoles et les administrations n'ont pas ouvert jeudi et certains habitants avaient même décidé de quitter la ville temporairement.

Il s'agit de la pire tragédie pour la Gendarmerie royale depuis l'assassinat en 2005 de quatre agents en Alberta (ouest). Le choc et l'incompréhension sont d'autant plus grands que, à la différence des États-Unis voisins, le Canada est généralement épargné par les fusillades. Et jeudi le drapeau du parlement à Ottawa avait été mis en berne.

Après l'improvisation des premières heures, quelque 200 agents de la GRC sont venus en renfort et se sont positionnés à Moncton, appuyés par des blindés légers et des hélicoptères.

Originaire de la région, Justin Bourque vivait dans un parc de mobile-homes de Moncton, entretenait un goût prononcé pour les milices et les armes, et son "mauvais caractère" était notoire, ont raconté des voisins et proches.

Sur ce qui pourrait être sa page Facebook, Justin Bourque aurait publié juste avant l'heure de la tuerie les extraits du titre de la chanson "Hook in mouse" du groupe de rock metal américain Megadeth.

Le refrain décline chaque lettre du mot "Liberté" sur des phrases de haine et de rejet pour terminer sur : "cela s'épelle liberté, cela ne signifie rien pour moi". Sur la même page, plusieurs messages de haine de la police ou des institutions sont également visibles.

sab/rap

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