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Israël accélère la colonisation, les Palestiniens interpellent l'ONU

Israël accélère la colonisation, les Palestiniens interpellent l'ONU

Israël a annoncé jeudi la relance de la colonisation, en représailles au gouvernement d'union palestinien, soulevant la colère des Palestiniens qui en ont appelé aux Etats-Unis et à l'ONU.

"En réponse à la formation du nouveau gouvernement palestinien, le ministère du Logement et l'Office des terres domaniales ont lancé un appel d'offre pour la construction de 1.500 logements en Judée-Samarie (Cisjordanie: NDLR) et à Jérusalem", selon un communiqué.

L'appel d'offre approuvé concerne 223 nouveaux appartements à Efrat, 484 à Betar Illit, 38 à Geva Binyamin, 76 à Ariel, 78 à Alfé Menashé, 155 à Givat Zeev --des colonies de Cisjordanie occupée-- et 400 nouveaux appartements dans le quartier de colonisation de Ramat Shlomo, à Jérusalem-Est annexée, précise le communiqué.

"C'est la réponse sioniste appropriée quand on nous crache dessus. Je parle de nos voisins (palestiniens) mais aussi du reste du monde", a expliqué le ministre du Logement Uri Ariel, un colon, numéro deux du parti d'extrême droite Foyer juif, à la radio militaire.

Intronisé lundi, le gouvernement palestinien de "consensus national", soutenu par le mouvement islamiste Hamas mais composé de personnalités indépendantes, a été accueilli favorablement par l'ensemble de la communauté internationale (Etats-Unis, ONU, UE et Russie), à la grande fureur d'Israël.

En réaction à l'annonce israélienne, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé de porter l'affaire devant l'ONU.

"Le comité exécutif de l'OLP considère cette dernière escalade avec le plus grand sérieux et répondra en interpellant à la fois le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies", a promis Hanane Achraoui, une dirigeante de l'OLP.

Les Palestiniens avaient déjà saisi le Conseil de sécurité sur le dossier de la colonisation en février 2011.

Ils pourraient aussi faire appel à la justice internationale, a indiqué un haut responsable palestinien à l'AFP.

"Il est grand temps qu'Israël rende compte devant les organisations internationales de ses crimes de guerre, au premier rang desquels la colonisation", a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erekat.

Le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU ouvre à la Palestine l'accès à diverses conventions et organisations internationales.

Début avril, M. Abbas avait signé les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 accords et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils, à la suite de la décision d'Israël de ne pas libérer comme prévu des prisonniers palestiniens.

Israël avait ensuite suspendu les négociations de paix relancées en juillet 2013 par le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Fustigeant une alliance avec "l'organisation terroriste Hamas", le gouvernement israélien s'est senti "trahi" par la décision de son allié américain de reconnaître le gouvernement palestinien, qualifiée de "coup de poignard dans le dos".

Il a menacé de prendre des sanctions "supplémentaires" contre l'Autorité palestinienne.

Israël a déjà gelé le versement de 5,8 millions USD sur les 117 millions de TVA et de taxes douanières qu'il doit rembourser chaque mois à l'Autorité.

En outre, il empêche les nouveaux ministres palestiniens de circuler librement entre la Cisjordanie, dont les zones autonomes sont administrées par l'Autorité palestinienne, et la bande de Gaza contrôlée par le Hamas.

L'ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Dan Shapiro, a défendu le soutien américain au nouveau cabinet palestinien qui, a-t-il répété, "ne comporte aucun ministre du Hamas", adhère à la non-violence et reconnaît l'Etat d'Israël.

L'accélération de la colonisation a provoqué une passe d'armes au sein de la coalition au pouvoir en Israël, la ministre de la Justice Tzipi Livni, chef d'un parti centriste, la jugeant contre-productive.

"C'est une nouvelle erreur diplomatique qui n'aidera pas Israël à rallier la communauté internationale contre le Hamas", a estimé Mme Livni à la radio militaire.

Quant au leader de l'opposition, le travailliste Yitzhak Herzog, il a fustigé la "pyromanie politique" du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

En revanche, le conseil des colons de Cisjordanie s'est félicité de la reprise de la construction dans les implantations, "en souffrance depuis trop longtemps".

Le nombre de mises en chantier de logements dans les colonies juives de Cisjordanie occupée a plus que doublé en 2013 par rapport à l'année précédente, passant de 1.133 à 2.534, selon des statistiques officielles israéliennes.

Toutes les colonies israéliennes sont considérées comme illégales au regard du droit international.

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