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GB: défaite de l'Ukip lors d'une législative partielle

GB: défaite de l'Ukip lors d'une législative partielle

Le parti populiste britannique Ukip n'est pas parvenu à remporter jeudi son premier siège à la Chambre des Communes, lors d'une élection partielle remportée par les conservateurs dans l'un de leurs fiefs, à Newark, selon les résultats publiés vendredi.

Donné favori de ce scrutin, le candidat conservateur Robert Jenrick, 32 ans, l'a emporté avec 42% des voix devant son challenger de l'Ukip, Roger Helmer.

Mais, à défaut de faire une entrée historique à Westminster, le parti populiste et anti-immigration de Nigel Farage a confirmé son statut de "trouble-fête" et rogné fortement sur l'électorat des grands partis.

Avec un score de 25,9%, il multiplie par sept son score d'il y a quatre ans dans cette circonscription du centre de l'Angleterre, considérée comme "imperdable" pour les Tories, et devance nettement le candidat travailliste Michael Payne (17,7%).

"On a mené une campagne époustouflante en très peu de temps. On était face à ce qui était probablement la plus grosse machine conservatrice jamais montée", a rappelé vendredi Nigel Farage, ajoutant que son parti avait réussi le "meilleur résultat de son histoire dans une élection partielle".

L'Ukip valide ainsi son score des Européennes, où il était arrivé en tête au niveau national comme au niveau local à Newark, et augmente son influence sur le paysage politique britannique où les Lib-Dems sont en chute libre, comme l'illustre le score humiliant (2,6%) de David Watts jeudi à Newark.

Le Premier ministre conservateur David Cameron a qualifié le résultat de "très bon", lui qui, signe de la nervosité palpable face au danger Ukip, avait fait quatre fois le déplacement dans cette ville pittoresque et prospère pour rameuter ses troupes.

Le siège, laissé vacant par la démission du député Patrick Mercer en avril à la suite d'un scandale de lobbying, était dans les mains des conservateurs depuis 2001.

En 2010, le candidat de l'Ukip n'était arrivé qu'en quatrième position avec un minuscule 3,8%. Quatre ans après, le rapport de forces a changé. Le discours anti-UE, anti-immigration et anti-élites de l'Ukip séduit de plus en plus.

Le parti de Nigel Farage a engrangé plusieurs succès électoraux, jusqu'au "séisme" des élections européennes il y a quinze jours, qu'il a remportées devant les trois partis traditionnels, avec 24 sièges.

Nigel Farage s'efforce désormais de trouver des alliés pour constituer un groupe au Parlement européen: il est en discussions avec l'Italien Beppe Grillo mais ne veut rien "avoir à faire" avec le FN français.

Fort de cette victoire historique aux européennes, --depuis 1906, aucun autre parti que ceux des conservateurs et des travaillistes n'avait remporté un scrutin national--, le leader populiste vise désormais le Parlement de Westminster et les prochaines élections législatives en 2015, forteresse longtemps considérée comme imprenable pour ce parti autrefois marginal.

Lui-même a prévu de se présenter dans une circonscription du sud-est de l'Angleterre après avoir un instant songé à s'aligner à Newark. Le parti va concentrer ses efforts sur "deux ou trois dizaines" de sièges de députés, et espère en remporter "une poignée".

Car le scrutin uninominal majoritaire à un tour favorise les formations nationales aux dépens des petits partis.

Les succès de Nigel Farage mettent en difficulté l'ensemble des trois principaux partis: David Cameron est poussé à des positions de plus en plus eurosceptiques. Le Labour d'Ed Miliband est mis sous pression sur la question de l'organisation d'un référendum d'appartenance à l'UE, et l'Ukip gagne du terrain sur leurs fiefs du nord du pays. Et les "lib-dems" (Libéraux-démocrates) europhiles sont en chute libre.

Soucieux de se distinguer de ces formations de "l'establishment", Nigel Farage soigne son image d'homme de terrain au parler vrai, aimant boire des bières au pub. Et s'est efforcé ces dernières semaines de débarrasser son parti des accusations de racisme, de machisme et d'homophobie.

Jeudi encore, l'Ukip a été qualifié de "xénophobe" par le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia. "Il n'est pas étonnant que nous soyons attaqués par la Commission européenne, étant donné la menace que nous représentons pour son existence", a rétorqué une porte-parole du parti.

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