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Russie: nouvelle vague d'arrestations deux ans après une manifestation contre Poutine

Russie: nouvelle vague d'arrestations deux ans après une manifestation contre Poutine

Une nouvelle vague d'arrestations est en cours en Russie, deux ans après une manifestation anti-Poutine qui s'était soldée par des heurts, a estimé mercredi un collectif de soutien aux militants interpellés, alors que trois nouvelles personnes ont été récemment inculpées.

Un homme, Oleg Melnikov, a été inculpé mardi de participation à des troubles massifs par le Comité d'enquête russe, pour avoir renversé une cabine de toilettes publiques lors de la manifestation du 6 mai 2012 sur la place Bolotnaïa au centre de Moscou, la veille de l'investiture de Vladimir Poutine pour un troisième mandat au Kremlin.

Selon son épouse citée par la presse russe, il a aussitôt reconnu sa culpabilité et a été assigné à résidence.

La semaine dernière, une militante, Polina Stronguina a été aussi assignée à résidence à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) dans le cadre de cette affaire. Un autre homme, Dmitri Ichevski, a lui été placé en détention provisoire pour deux mois à Moscou.

"C'est une nouvelle vague d'arrestations", a déclaré mercredi à l'AFP Nikolaï Korolev, coordinateur du collectif RosOuznik, qui défend les personnes interpellées lors d'actions politique.

"Il y a eu aussi de nombreuses perquisitions et de nombreux interrogatoires en province", a-t-il indiqué.

Selon le responsable, ces nouvelles interpellations ont pour but de "maintenir une certaine pression" sur la société civile.

Dix personnes ont déjà été condamnées, pour la plupart à des peines de détention allant jusqu'à quatre ans et demi de camp de travail, et six autres, dont le leader du Front de Gauche Sergueï Oudaltsov, sont actuellement jugées dans le cadre de cette affaire. Dix militants ont en revanche été amnistiés en décembre.

Parmi les personnes inculpées, certaines l'ont été pour avoir jeté lors de la manifestation des bouteilles en plastique sur des policiers, d'autres pour avoir renversé des cabines de toilettes publiques ou résisté aux forces de l'ordre.

Le Parquet affirme que 82 policiers ont été blessés au cours des affrontements dont l'origine reste controversée, l'opposition accusant les forces de l'ordre d'avoir provoqué les manifestants pour justifier un tour de vis contre toute velléité de contestation. Des dizaines de manifestants avaient également été blessés.

Le droit de manifester est menacé en Russie avec la nouvelle législation et l'intransigeance des autorités face aux opposants, a estimé Amnesty International dans un nouveau rapport publié mardi à Moscou, qui analyse les changements législatifs et politiques opérés depuis le début du troisième mandat du président Vladimir Poutine, en 2012.

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