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Roland-Garros - Djokovic et Gulbis, deux vieilles connaissances au parcours distinct

Roland-Garros - Djokovic et Gulbis, deux vieilles connaissances au parcours distinct

Novak Djokovic et Ernests Gulbis, qui s'affrontent vendredi en demi-finales de Roland-Garros, se sont fréquentés quand ils étaient jeunes, mais au gré de leur éducation et de leur caractère, leur trajectoire a divergé.

Les deux joueurs se sont connus à l'académie de Niki Pilic, près de Munich. Djokovic, 27 ans, plus âgé de 15 mois, y est arrivé le premier en 1999. Gulbis a suivi l'année d'après.

Ils s'y sont côtoyés quelque temps. L'un et l'autre gardent un souvenir vivace de cette période où leurs personnalités, très différentes, étaient déjà bien affirmées.

"Il était déjà très professionnel à cette époque", se rappelle Gulbis, qui disputera vendredi la première demi-finale de sa carrière en Grand Chelem, au sujet du N.2 mondial, déjà six fois titré dans des Majeurs.

Djokovic, lui, se souvient d'un Gulbis immensément doué, mais aussi capable de se laisser facilement distraire par les plaisirs de la vie.

"C'est quelqu'un qui a toujours été enthousiaste pour tout ce qui arrive dans la vie, et vous pouviez voir qu'il voulait en profiter à fond", observe le Serbe.

"Il avait une telle confiance en lui que même quand il avait 14-15 ans, vous pouviez déjà dire qu'il allait réussir", ajoute-t-il. "Il avait le jeu et ne craignait rien. Il était perfectionniste, et essayait toujours de s'améliorer."

Mais, "il y avait des périodes où il aimait travailler et d'autres où il n'aimait pas, donc Niki devait le forcer à bosser", souligne-t-il. "Pour moi c'était plus naturel de travailler."

Djokovic a très vite atteint le top niveau mondial, gagnant son premier titre du Grand Chelem à 21 ans, à l'Open d'Australie en 2008. Le Letton, lui, a pris des chemins de traverse, gâchant son talent par manque de sérieux et d'implication.

En arrivant en Allemagne, Djokovic, né de parents restaurateurs, avait connu la guerre dans son pays. Gulbis est le fils d'un richissime homme d'affaires et n'a jamais eu à se soucier de son confort financier.

Cela explique en partie que leur degré de motivation n'était pas le même. "Votre éducation compte. Mes parents ne m'ont jamais poussé, contrairement à ceux de Novak. C'est pour ça qu'il est où il est", estime le Letton.

"J'ai pris beaucoup de mauvaises décisions dans ma carrière. Je n'ai pas fait assez attention à la manière de prendre soin de mon corps, de m'entraîner", constate Gulbis, qui a longtemps entretenu une solide réputation de fêtard.

"Je ne regrette rien, parce que d'une certaine façon, ça m'a rendu meilleur", dit-il pourtant. "Peut-être pas en tant que joueur de tennis, mais en tant que personne. Parce que je suis passé par des hauts et des bas."

Pour Djokovic, tout a été beaucoup plus rectiligne. "Mon talent a été une base, ou disons une source de motivation pour moi et les gens qui ont travaillé avec moi dès le début", explique-t-il.

"C'est juste mon amour du sport et le fait d'être entouré par les bonnes personnes qui m'ont inculqué ce professionnalisme, cette implication et la discipline nécessaire", considère-t-il.

Ce n'est que fin 2012 que Gulbis a pris conscience de tout ceci et du fait qu'il n'avait plus de temps à perdre. "J'ai 25 ans, donc c'était ma dernière opportunité de réussir", avoue-t-il.

Il s'est sérieusement mis au travail à Vienne, sous les ordres de Günther Bresnik, ancien entraîneur de l'Allemand Boris Becker, lequel par un étrange hasard collabore depuis le début de l'année avec Djokovic.

Depuis, Gulbis a appris le sens des mots "travail et discipline". J'ai compris que je ne prendrais plus de plaisir si je ne me donnais pas à fond dans mon travail", raconte-t-il. "Je n'avais jamais travaillé de manière aussi constante que ces deux dernières années."

cyb/jgu

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