Les ministres de la Défense des pays de l'Otan se sont accordé mardi sur des mesures supplémentaires pour rassurer, sur le long terme, les pays alliés d'Europe de l'est inquiets de la crise ukrainienne et de la politique de la Russie.
"Nous avons décidé de continuer à renforcer la défense collective de l'Otan, avec davantage de patrouilles aériennes et maritimes, et davantage d'exercices et d'entraînement. De la mer Baltique à la Mer noire et la Méditerranée", a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, à l'issue du premier jour de la réunion à Bruxelles.
M. Rasmussen a affirmé que toutes les mesures décidées étaient conformes à l'Acte fondateur des relations Otan-Russie signé en 1997. Ce document affirme que les Alliés et la Russie "ne se considèrent pas comme des adversaires" et que l'Otan s'engage à ne pas déployer d'armes nucléaires ou de forces de combat substantielles sur le territoire des nouveaux pays membres d'Europe de l'est.
L'ambassadeur russe auprès de l'Otan, Alexandre Grouchko, avait estimé lundi que le projet de déploiement de troupes alliées en Pologne représenterait "une infraction directe" de l'Acte fondateur.
Les ministres réunis à Bruxelles ont par ailleurs salué le plan de sécurité d'un milliard de dollars annoncé mardi par Barack Obama à Varsovie. Cette "contribution importante et opportune" est un "signal clair de l'engagement des Etats-Unis en Europe", a souligné M. Rasmussen.
L'"initiative pour rassurer l'Europe" de M. Obama, qui doit encore être approuvée par le Congrès, prévoit le déploiement de nouvelles forces américaines, terrestres, aériennes et navales, en Europe de l'Est.
A Bruxelles, les ministres d'Allemagne, de Pologne et du Danemark ont annoncé le renforcement du Corps multinational du Nord-Est (de l'Europe), basé dans le port polonais de Szczecin, sur la Baltique. Il "renforcera notre capacité à faire face aux menaces futures dans la région", s'est félicité M. Rasmussen.
Des mesures à plus long terme seront préparées dans les prochains mois dans le cadre d'un "plan d'action" qui sera soumis aux chefs d'Etat et de gouvernement au sommet de l'Otan des 4 et 5 septembre à Newport, au Pays de Galles. Il s'agit de rendre l'Otan "plus efficace, plus rapide et plus flexible", selon son secrétaire général.
M. Rasmussen a qualifié d'"insoutenable" la baisse des budgets militaires des pays de l'Otan, qui ont reculé de "20% au cours des cinq dernières années" alors que la Russie "les augmentait de 50%".
Il a salué la décision de la Pologne, annoncée mardi, d'accroître son budget de défense à 2% du Produit intérieur brut (PIB), le seuil préconisé par l'Otan et que ne respectent actuellement que quatre pays dont les Etats-Unis.
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