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L'élection présidentielle en Syrie est "une honte", estime Washington

L'élection présidentielle en Syrie est "une honte", estime Washington

L'élection présidentielle organisée mardi en Syrie, qui doit maintenir au pouvoir le président Bachar al-Assad dans un pays à feu et à sang, est "une honte", ont estimé les Etats-Unis.

"L'élection présidentielle organisée aujourd'hui en Syrie est une honte. Bachar al-Assad n'a pas plus de crédibilité aujourd'hui qu'il n'en avait hier", a déclaré Marie Harf, porte-parole du département d'Etat, selon qui la décision d'organiser un tel scrutin est totalement "déconnectée de la réalité".

Mme Harf a aussi pointé du doigt les "photos écoeurantes du président Assad en train de voter, se comportant comme s'il s'agissait d'une réelle élection".

Souriant et décontracté, Bachar al-Assad a voté aux côtés de son épouse Asma, selon des images diffusées par la télévision d'Etat. Le chef de l'Etat, toujours soucieux de se présenter comme "proche du peuple", s'est prêté à un "selfie" avec un groupe de jeunes. La photo a été relayée sur Twitter et Facebook.

Ont également voté dans la capitale les deux autres candidats, Hassan al-Nouri et Maher al-Hajjar, considérés comme des faire-valoir à M. Assad.

"Une élection devrait être l'opportunité pour le peuple d'une société libre d'être consulté et de jouer un rôle important en choisissant ses dirigeants. Mais un tel processus était inconcevable aujourd'hui en Syrie, où le régime continue de rejeter les appels courageux à la liberté et à la dignité qui ont commencé il y a plus de trois ans", a encore regretté Marie Harf.

Pour le scrutin de mardi "des millions de Syriens ont intentionnellement été laissés de côté", a-t-elle encore dit, notant que le régime "continue à massacrer l'électorat qu'il prétend protéger et représenter".

"Déconnectée de la réalité et sans réelle participation politique, l'élection mise en place par le régime Assad aujourd'hui est la suite de l'héritage familial de 40 années de répression brutale", a-t-elle encore dénoncé.

Ce scrutin controversé avait déjà été dénoncé plus tôt comme une "farce" par l'opposition et ses alliés occidentaux et arabes. Plus de 15 millions de Syriens étaient appelés aux urnes dans un pays à feu et à sang après trois ans d'une guerre civile ayant fait plus de 162.000 morts et déraciné quelque neuf millions de personnes.

L'élection est organisée dans les régions sous contrôle du régime, soit 40% du territoire.

Le vote a été prolongé de cinq heures, jusqu'à minuit (21H00 GMT), "en raison de l'afflux massif des électeurs", a indiqué la télévision officielle peu avant 19H00, heure initialement prévue pour la fermeture des bureaux de vote.

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