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Le Conseil de l'Europe condamne l'intervention musclée de la police turque contre des manifestants

Le Conseil de l'Europe condamne l'intervention musclée de la police turque contre des manifestants

Le Conseil de l'Europe a vivement condamné dimanche l'intervention musclée de la police turque contre les milliers de manifestants qui ont marqué la veille le premier anniversaire de la fronde contre le gouvernement islamo-conservateur.

Des heurts sporadiques se sont poursuivis toute la nuit de samedi à dimanche en différents quartiers d'Istanbul et d'Ankara et un calme apparent régnait dimanche, après les violentes confrontations de la veille au soir dans les deux premières villes de Turquie entre police et contestataires.

Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a mis sa menace à exécution et les forces de l'ordre sont intervenues massivement dans la soirée à Istanbul et Ankara avec gaz lacrymogènes et canons à eau contre les protestataires qui bravaient l'interdiction de manifester aux cris de "Taksim partout, résistance partout", ou "Tous ensemble contre le fascisme".

A Istanbul, des cohortes impressionnantes de policiers en civil armés de matraques ont chargé dans les rues qui mènent à la fameuse place Taksim, le coeur de la révolte du printemps 2013, effectuant de nombreuses arrestations, selon des organisations de défense des droits de l'Homme, et faisant plusieurs blessés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je condamne l'usage excessif de la force par la police turque contre les manifestants et les journalistes", a déclaré Nils Muiznieks, commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, dans un communiqué à l'AFP.

Les événements de samedi "viennent s'ajouter à la liste de cas où la gestion de manifestations en Turquie soulève de sérieuses inquiétudes en matière de droits de l'Homme", a-t-il poursuivi.

Rien qu'à Istanbul, survolée par des hélicoptères, les autorités ont mobilisé 25.000 hommes, des dizaines de blindés et 50 canons à eau.

Des photographes ont saisi des scènes de violence place Taksim à Istanbul, où des manifestants étaient matraqués par la police et d'autres allongés par terre, certains perdant du sang, après avoir respiré des gaz lacrymogène.

Autour de la place emblématique de la fronde de 2013, la tension était très forte et les conditions de travail difficiles pour la presse. Une équipe de la chaîne américaine CNN qui faisait un direct a été interpellée puis relâchée.

"Les dérapages des personnes chargées de faire respecter la loi représentent une menace directe à l'Etat de droit et ne peuvent être tolérés", a ajouté M. Muiznieks, appelant instamment Ankara à traiter les protestataires conformément aux normes des droits de l'Homme.

Quelque 3,5 millions de Turcs - chiffre officiel de la police - avaient défilé contre M. Erdogan dans toute la Turquie pendant les trois premières semaines de juin 2013. Ces manifestations, sévèrement réprimées, avaient fait au moins huit morts et plus de 8.000 blessés.

La semaine dernière, deux personnes ont été tuées dans une banlieue d'Istanbul dans des heurts entre la police et des manifestants qui célèbraient la mémoire d'un adolescent mort des suites des blessures infligées lors de la fronde de 2013.

fo/pt/jh

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