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Maroc: des membres de la société civile rendent hommage à Christine Serfaty

Maroc: des membres de la société civile rendent hommage à Christine Serfaty

Des acteurs de la société civile marocaine ont rendu hommage vendredi à la militante des droits de l'Homme Christine Daure-Serfaty, veuve du célèbre opposant à Hassan II, Abraham Serfaty, exprimant leur "immense tristesse" à la suite de son décès survenu mercredi.

Fille d'un résistant français, Pierre Daure, Christine Daure-Serfaty s'est battue durant des décennies pour la cause des droits de l'Homme au Maroc, pays dont elle était tombée amoureuse à son arrivée en tant qu'enseignante en 1962.

Elle est morte mercredi à Paris, à l'âge de 88 ans, moins de quatre ans après le décès de son mari --l'un des plus célèbres opposants de gauche au régime du roi Hassan II-- qu'elle avait épousé en 1986 alors qu'il se trouvait en prison. Il y restera 17 ans et y sera torturé.

Vendredi, l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendant) a exprimé "son immense tristesse", évoquant dans un communiqué "une illustre défenseure des droits de l'Homme".

Dans une déclaration à l'AFP, l'historien Mâati Monjib, un proche du couple, a loué "une femme persévérante" qui "ne lâchait jamais rien". "Toute son action, aussi bien au Maroc qu'en France, tournait autour de la défense des détenus sous Hassan II", a-t-il relevé.

Mme Daure-Serfaty est connue pour avoir grandement contribué au contenu du célèbre livre de Gilles Perrault "Notre ami le roi", paru en 1990 et véritable réquisitoire contre le règne de Hassan II.

Dans son combat, elle a ainsi largement oeuvré à faire connaître le bagne de Tazmamart, dans le sud-est du Maroc, où des détenus ont croupi pendant près de 20 ans dans l'ignorance quasi-générale.

Auteur du plus célèbre des livres sur ce bagne, Ahmed Marzouki, un ancien de Tazmamart, a également rendu hommage à la militante.

"C'était en 1989 ou 1990. J'étais dans ma cellule en train d'écouter en cachette un vieux transistor quand j'ai entendu une femme et un homme parler de nous pour la première fois", a raconté à l'AFP M. Marzouki, joint par téléphone.

"J'ai appris plus tard que cette dame s'appelait Christine Serfaty. On lui doit beaucoup", a-t-il ajouté.

Après la mort de Hassan II, le couple Serfaty avait été autorisé à revenir au Maroc et s'était installé à Marrakech, jusqu'au décès d'Abraham en novembre 2010.

Selon le site de Jeune Afrique, Christine Daure-Serfaty sera inhumée le 5 juin à Juanzé (est de la France), où son père est enterré.

ob-gk/cco

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