La CSN lance un cri d'alarme sur l'avenir des médias au Québec. Dans le cadre de son 54e Congrès, son président, Jacques Létourneau, insiste sur la nécessité de réfléchir collectivement sur les changements structurels et les compressions dans l'univers médiatique.
Ces changements dans les médias pourraient, ultimement, priver les citoyens d'information, en amenuisant les sources crédibles de nouvelles, selon Jacques Létourneau.
Des 30 000 membres que dénombre la centrale syndicale, 7000 sont du domaine des communications et de la culture.
Pour sauver les médias des périls qui, non seulement les guettent, mais les attaquent déjà, la CSN entend proposer des pistes concrètes de solution, comme une loi-cadre sur l'information au Québec, une nouvelle commission parlementaire ou encore un fond d'urgence pour aider des médias à survivre.
Mais, avant tout, la population doit se sentir concernée, dit Jacques Létourneau, qui déplore l'indifférence dont fait preuve le grand public vis-à-vis de ce qui semble être une dégradation de l'environnement médiatique.
Les régions en prennent pour leur rhume
Pour la CSN, les compressions et les transformations qui ne cessent de survenir dans les médias risquent d'affecter la couverture, notamment en région.
La CSN craint que l'intérêt public et les fondements mêmes de la démocratie soient ébranlés par les effets des transformations profondes que subissent les médias. « Alors que nous parlions encore récemment de convergence des médias, il serait peut-être plus adéquat d'utiliser l'expression "ultra-convergence", une tendance qui semble vouloir prioriser l'information des grands centres au détriment des régions », affirme l'équipe de la CSN par par voie de communiqué.
À titre d'exemple pour étoffer son propos, la centrale fondée en 1921 cite les récents développements survenus dans le monde des médias :
- les compressions budgétaires à CBC/Radio-Canada;
- l'annonce de l'abandon de l'édition papier de La Presse;
- les changements structurels pour les autres médias propriété de Gesca;
- la situation financière difficile du journal Le Devoir qui l'incite à développer davantage sa plateforme numérique;
- les réductions des effectifs à La Presse Canadienne;
- l'acquisition par Transcontinental des journaux hebdomadaires de Québecor Média;
- la précarité constante vécue par les journalistes indépendants.
Pour la CSN, l'information ne doit pas être traitée comme une simple marchandise qui peut être laissée au libre marché. D'où la nécessité d'en débattre, insistent les ténors de la CSN.
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