Témoin de situations dérangeantes, on a la certitude que notre meilleure amie est victime de violence conjugale. Que faire?
Depuis un temps, notre amie prend ses distances, on surprend des conversations tendues avec son conjoint, elle se blesse souvent dans des «accidents bêtes»...
Si on la croit victime de violence conjugale, faut-il voler à son secours ou l'enjoindre de quitter la relation sur-le-champ? «Pas du tout», répond Claudine Thibaudeau, responsable du soutien clinique et de la formation chez SOS Violence conjugale. «Une rupture dans un contexte de violence, c'est très délicat. On ne peut pas promettre à une femme qui se sort de sa relation qu'elle sera mieux en partant.» Mme Thibaudeau rappelle que 80% des meurtres conjugaux se font au milieu de la rupture.
Alors, que faire? «On s'organise surtout pour rester présente dans sa vie. La simple présence d'un réseau augmente sa sécurité. Quitte à faire semblant d'aimer le conjoint pour qu'il ne nous empêche pas de la voir, conseille Mme Thibaudeau. Attention, aussi, à notre choix de mots: le pouvoir d'un agresseur vient du fait qu'il fait croire à sa victime qu'elle ne sait pas ce qui est bon pour elle - il ne faut pas faire comme lui. Il faut la laisser se faire sa propre idée sur la situation et choisir le moment le plus opportun pour elle et pour ses enfants.» On lui offre alors tout le soutien dont elle pourrait avoir besoin (hébergement, argent, soutien moral).
Au Québec, il existe un vaste réseau de maisons d'hébergement pour femmes violentées et leurs enfants. Pour du soutien et des réponses, 24 heures par jour: 1-800-363-9010 ou sosviolenceconjugale.com.
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