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Les Balkans toujours en alerte face à des rivières en crue

Les Balkans toujours en alerte face à des rivières en crue

Les Balkans étaient toujours mobilisés mardi face à des rivières en crue alors qu'après une semaine d'inondations qui ont touché plus d'1,6 million de personnes et fait une cinquantaine de morts, les autorités mettaient en garde contre un risque d'épidémie.

La Save représente désormais la principale menace depuis la Croatie voisine jusqu'à Belgrade où elle se jette dans le Danube.

"J'ai entendu l'appel des autorités et je n'ai pas hésité. Si mon grand-père a pu défendre son pays les armes à la main, je pense que je peux, à mon tour, contribuer avec un sac de sable à la main", a déclaré le jeune volontaire, Milenko Pajic, en déposant un sac de sable sur une digue à Belgrade.

Douze kilomètres de digues ont été surélevés avec des sacs de sable par des milliers de volontaires afin d'empêcher que la capitale serbe ne soit envahie par les eaux

La situation était critique à Sabac, Sremska Mitrovica ainsi qu'à Orasje, dans la Bosnie voisine.

Des cohortes de volontaires luttaient aussi dans le Nord-Est de la Bosnie pour renforcer les digues le long de la Save, notamment dans la région de Bijeljina, tandis que la ville d'Orasje était cernée par les eaux qui ont déjà envahi les villages alentours.

A Obrenovac, l'une des villes serbes les plus touchées, les secouristes ont réussi à contenir les eaux autour de la centrale thermique Nikola Testa qui produit 50% de l'électricité du pays, de même qu'autour de la centrale de Kostolac, à une centaine de kilomètres de Belgrade, qui produit 20% de la consommation nationale.

Après une semaine d'inondations, plus de 80.000 hectares de terre agricoles étaient sous les eaux, selon le ministère serbe de l'Agriculture.

Plus de 30.000 sinistrés ont été évacués à ce jour des régions inondées, dont près de 13.600 d'Obrenovac.

En Bosnie, sur l'ensemble des personnes concernées, plus de 100.000 ont été évacuées, le pire exode dans ce pays depuis la guerre intercommunautaire de 1992-1995.

"De par l'étendue de la catastrophe et des dégâts matériels, notre pays a été frappé dix fois plus que tous les autres pays de la région", a affirmé mardi le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic.

Le chef du gouvernement a estimé que les dégâts allaient dépasser le seuil de 0,64% du PIB, permettant ainsi à Belgrade, en tant que candidate à l'Union européenne, de solliciter auprès de Bruxelles des aides pouvant atteindre jusqu'à un milliard d'euros par an.

En Bosnie, un nouveau danger est venu s'ajouter au calvaire des sinistrés : en raison surtout des glissements de terrain, les autorités ont mis en garde contre de possibles déplacements de champs de mines antipersonnel datant de la guerre (1992-95), et dont le nombre est estimé à 120.000.

Les conditions climatiques plus clémentes depuis le début de la semaine - le soleil brille et les températures atteignent au moins 22 degrés - ont permis aux autorités de commencer des travaux de nettoyage et de désinfection des régions touchées, une tâche de la plus haute importance pour éviter une "épidémie catastrophique", selon les autorités.

"Il faut tout de suite lancer les travaux de déblayage pour éviter les épidémies, nous aurons à gérer des tonnes et des tonnes de cadavres d'animaux", a averti mardi M. Vucic.

Le ministre de la Santé, Zlatibor Loncar a pour sa part appelé a "agir promptement pour éviter une catastrophe encore plus grave, celle de maladies infectieuses".

Les autorités bosnienne ont lancé un appel similaire.

A Zenica (centre), un responsable sanitaire local a fait état de "cas d'entérocolite qui pourraient être le signal d'une épidémie" et exhorté la population à consommer uniquement de l'eau minérale.

La décomposition des cadavres d'animaux sera accélérée par une montée des températures, avertissent les experts.

La Bosnie a demandé à la communauté internationale de lui fournir des unités d'incinération mobiles qui lui font cruellement défaut.

burx-cn/sym

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