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Le "phénomène" Maggie De Block, nouvelle star de la politique belge

Le "phénomène" Maggie De Block, nouvelle star de la politique belge

Modeste secrétaire d'Etat à l'Asile et à l'Immigration, la libérale flamande Maggie De Block est devenue à la surprise générale et malgré une silhouette "hors norme" la responsable politique la plus populaire de Belgique, à la veille des élections législatives.

Lorsqu'elle fait irruption sur la scène médiatique fin 2011 en intégrant le gouvernement de large coalition du Premier ministre socialiste francophone Elio Di Rupo, mis sur pied après la plus longue crise de l'histoire politique du royaume, Maggie De Block doit subir à la fois des attaques sur son physique et un procès en incompétence.

Cette quinquagénaire -- elle est née le 28 avril 1962 à Merchtem, dans la banlieue flamande de Bruxelles --, mère de deux enfants, médecin de formation, siège depuis trois ans au Parlement sur les bancs des libéraux flamands, grâce au soutien de l'ancien Premier ministre Guy Verhofstadt, qui l'a lancée en politique.

Elle assure que la pluie de commentaires désobligeants sur son surpoids ne la touche pas, tout en relevant que les hommes, comme l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, sont rarement l'objet de telles critiques. "Je sais bien que je ne suis pas une mannequin, il faut voir l'intérieur, pas le packaging", a-t-elle déclaré au quotidien Le Soir.

En revanche, les doutes sur ses "capacités intellectuelles" l'ont "choquée", a reconnu celle qui rappelle avoir décroché son diplôme de médecine avec une excellente mention et n'avoir "pas eu plus de morts que ses confrères".

Moquée par les caricaturistes, elle commence mal sa carrière gouvernementale en affirmant qu'elle ne connaît pas grand chose aux politiques d'asile, d'immigration et de lutte contre la pauvreté, qui lui ont été attribuées "à son plus grand étonnement".

En deux ans, elle va remonter la pente de manière spectaculaire. Au point d'être, à la veille du scrutin, l'une des responsables les plus appréciées en Flandre, mais aussi en Wallonie francophone. Un exploit peu banal dans un pays divisé par une profonde "frontière" linguistique et culturelle.

"Je veux une Flandre forte dans une Belgique forte et une Europe forte. Ce n'est pas en scindant la Belgique qu'on améliorera notre bien-être", explique la secrétaire d'Etat, face au puissant parti nationaliste flamand N-VA.

Pour gagner son nouveau statut, "Maggie" a misé sur le "travail" et sur un "langage de vérité" pour redresser des administrations, selon elle, "en crise profonde" en raison de l'explosion du nombre de candidats réfugiés, dont des centaines doivent être hébergés chaque jour dans des hôtels.

Sous son règne, le nombre annuel de demandes d'asile à chuté de 27.000 à 15.000. Les dossiers sont examinés plus vite, les ordres d'expulsion du territoire sont exécutés, y compris vers des pays comme l'Afghanistan, malgré des grèves de la faim qu'elle présente comme un "chantage" et qui ne la feront pas plier.

Cette intransigeance est dénoncée par des associations de défense des droits de l'Homme, mais plait visiblement à la population.

L'étoile montante de la politique belge défend pied à pied ses décisions, disant qu'elle se veut "humaine" mais aussi "correcte et cohérente". Elle explique notamment que la Belgique accorde sa protection à 95% des demandeurs d'asile syriens, tout en étant plus sévère sur les demandes fondées sur des raisons économiques.

Conséquence, les médias belges se l'arrachent -- on l'a vue participer à un concours de lancer de sacs à main pendant la campagne électorale -- et son parti, la formation libérale Open VLD, mise sur sa nouvelle championne pour gonfler son score, qui stagne à environ 15% dans les sondages.

Certaines études d'opinion la donnent même comme possible future "Première ministre", devancée seulement par le sortant Elio Di Rupo et le nationaliste flamand Bart De Wever. Plus modestement, Maggie De Block se voit plutôt devenir ministre de la Santé. Un retour aux sources en quelque sorte.

siu/jlb/ml

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