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Somalie: premier déploiement d'une force de protection spéciale de l'ONU à Mogadiscio

Somalie: premier déploiement d'une force de protection spéciale de l'ONU à Mogadiscio

Une force spéciale de l'ONU a été déployée pour la première fois à Mogadiscio dimanche avec pour mission d'assurer la protection des équipes humanitaires alors que la capitale somalienne est la cible d'attaques perpétrées par les shebab, liés à Al-Qaïda.

Cette force "défensive" de 400 militaires ougandais --basés dans l'aéroport très sécurisé de Mogadiscio qui abrite également la Mission des Nations unies en Somalie (Unsom) --a "pour mandat de protéger le personnel et les installations de l'ONU" de la capitale.

Chassés de l'essentiel de leurs bastions dans ce pays toujours livré au chaos, les shebab contrôlent néanmoins encore de larges zones rurales et privilégient désormais des tactiques de guérilla.

Ils ont récemment mené des attaques de plus en plus complexes à Mogadiscio --d'où ils pont été chassés en 1991 --contre des cibles très sécurisées, telles qu'un ensemble de bâtiments de l'ONU ou encore des humanitaires onusiens.

En juin dernier, les shebab ont attaqué une base sécurisée de l'ONU dans le centre de la capitale, tuant 16 personnes.

"Le déploiement de cette unité de la Garde de l'ONU est une étape importante alors que nous continuons d'étendre nos activités de soutien à la population somalienne", a indiqué le représentant spécial de l'ONU en Somalie, Nicholas Kay, lors d'une cérémonie marquant le début de cette mission.

Des soldats ougandais se trouvent déjà dans le pays dans le cadre de l'Unsom qui lutte contre les shebab.

Ces derniers continuent néanmoins de lancer des attaques contre des zones gouvernementales où des forces de l'ordre dans le but de discréditer les autorités qui affirment avoir débarrassé le pays de la menace des combattants islamistes.

"Nous sommes fiers de joindre la famille onusienne, et ferons de notre mieux pour assurer que l'ONU est dans la capacité de poursuivre son travail à Mogadiscio dans de bonnes conditions", a pour sa part déclaré le commandant en chef adjoint de l'armée ougandaise Charles Angina.

"Le gouvernement ougandais est attaché à soutenir nos frères et soeurs somaliens dans leurs efforts pour parvenir une paix durable", a-t-il ajouté.

Le déploiement de cette force de protection intervient au milieu de nouvelles menaces d'attaques de la part de shebab et de leurs alliés, notamment dans le Kenya voisin.

Les Etats-Unis ont annoncé samedi qu'ils envisageaient de réduire les effectifs de leur ambassade au Kenya, par crainte de nouveaux attentats islamistes dans le pays.

En raison de la situation sécuritaire, plusieurs pays occidentaux - Royaume-Uni, France, Australie, Etats-Unis - ont relevé ces derniers jours leur niveau d'alerte sur le Kenya, déconseillant particulièrement les déplacements à Mombasa et pour certains sur une partie ou la totalité de la côte kényane, en raison de "menaces terroristes".

Le Kenya, visé par plusieurs attentats depuis qu'il a envoyé son armée combattre les islamistes shebab en Somalie en octobre 2011, a connu ces derniers mois une recrudescence d'attaques.

La Somalie, ravagée par la guerre civile depuis 1991, risque une catastrophe alimentaire en raison des très faibles pluies, moins de trois ans après une famine meurtrière, si les organisations humanitaires ne reçoivent pas plus de fonds, a averti l'ONU la semaine dernière.

Pour 2014, les agences de l'ONU ont demandé 933 millions de dollars pour la Somalie mais n'ont reçu jusqu'ici que 15% de ce montant. L'an dernier à la même époque, elles avaient reçu le double.

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