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Histoire des Coupes du monde - De l'Uruguay à l'Espagne, en repassant par le Brésil

Histoire des Coupes du monde - De l'Uruguay à l'Espagne, en repassant par le Brésil

De l'Uruguay, premier vainqueur (1930), à l'Espagne, tenant du titre, la Coupe du monde n'a été remportée que par huit pays en 70 ans d'une riche histoire, dont cinq fois par le Brésil, favori de "son" édition 2014.

Mondial-1930 (en Uruguay) - Uruguay, à jamais les premiers

Double vainqueur du tournoi Olympique (1924, 1928), la "Céleste" confirme son statut de meilleure équipe du monde en remportant la première Coupe Jules Rimet, du nom du président français de la Fifa qui voulait créer un tournoi planétaire propre au football. Le Français Lucien Laurent connut l'éternité en marquant le premier but de l'histoire du tournoi contre le Mexique (4-1) et le premier capitaine à lever le trophée dans le ciel fut José Nazassi. Mais l'étoile de cette équipe reste le "footballeur aux pieds d'or", José Leandro Andrade, dit "Maravilla negra" (la merveille noire), idole de ce petit pays, qui finit musicien de cabaret et mourut à 55 ans dans la misère...

Mondial-1934 (en Italie) - Première pour l'Italie

Après la finale 100% sud-américaine Uruguay-Argentine (4-2), le dernier carré est entièrement européen au premier Mondial sur le Vieux Continent. L'Italie bat la "Wunderteam" autrichienne de Matthias Sindelar (1-0) et la Tchécoslovaquie domine l'Allemagne (3-1). En finale, sous les yeux de Benito Mussolini, le grand Giuseppe Meazza, blessé, réussi à donner la balle du but vainqueur à Angelo Schiavio en prolongation (2-1 a.p.). L'Égypte est le premier pays d'Afrique à participer, battue au premier tour par la Hongrie (4-2).

Mondial-1938 (en France) - Pozzo et Meazza frappent encore

L'Italie de l'entraîneur Vittorio Pozzo et du meneur de jeu Giuseppe Meazza, éblouissant en finale, remportent une deuxième Coupe du monde consécutive. Après avoir éliminé la France en quarts de finale (3-1), premier pays hôte à ne pas remporter le trophée, ils profitent du pari fou de l'entraîneur brésilien en demies. Adheniar Pimenta laisse au repos Leonidas, son meilleur joueur, fatigué par le match d'appui nécessaire pour sortir les Tchécoslovaques en quarts, afin de le préserver... pour la finale. Cette troisième Coupe du monde est un succès populaire, mais l'évènement s'arrête pour douze ans à cause de la Deuxième Guerre Mondiale.

Mondial-1950 (au Brésil) - Maracañazo

Cet été, la "Seleção" 2014 doit venger un affront vieux de 64 ans: l'impensable défaite au Maracaña contre l'Uruguay (2-1) qui prive le Brésil de sa destinée, "sa" Coupe du monde, alors qu'un nul suffisait dans la seule finale à quatre jamais organisée. Quand Friacca a ouvert le score, les 200.000 spectateurs de l'enceinte de Rio étaient sûr de toucher leur rêve... Mais Juan Schiaffino a égalisé, puis Alcides Ghiggia a marqué le but vainqueur à la 79e minute, maudissant le gardien Barbosa, coupable aux yeux de son pays, jusqu'à ses derniers jours, d'avoir laissé passer ce ballon. Un des attaquants de l'Uruguay était Victor Andrade, neveu de la "Maravilla negra". L'Angleterre, qui acceptait pour la première fois de participer à la compétition, a subi une cuisante défaite contre les amateurs des États-Unis (1-0).

Mondial-1954 (en Suisse) - L'Allemagne envers et contre tout

Bannie du monde occidental après la Deuxième Guerre Mondiale, l'Allemagne (de l'Ouest) revient sur la pointe des pieds en Suisse. Et s'impose en finale contre une des plus grandes équipes de tous les temps, la Hongrie de Ferenc Puskas. Les Magyars mènent pourtant rapidement 2-0 en finale. Mais la Mannschaft ne se décourage pas, remonte et s'impose grâce notamment à un doublé d'Helmut Rahn dans une finale baptisée depuis "le miracle de Berne" (3-2). Pourtant la Hongrie avait tout dévasté sur son passage, à commencer par l'Allemagne au premier tour (8-3) ! Le tournoi s'universalise avec la participation d'une équipe asiatique, la Corée du Sud, étrillée par la Hongrie (9-0) et la Turquie (7-0).

Mondial-1958 (en Suède) - L'avènement du Roi Pelé

Le Brésil remporte enfin la Coupe du monde de son sport-roi, grâce notamment à un adolescent de 17 ans, Pelé, qui pleure de joie après ses deux buts en finale contre la Suède (5-2) pour le premier Mondial télévisé. Le prodige signe un triplé contre la France en demi-finale (5-2), devant le meilleur buteur sur une seule Coupe du monde, le Français Just Fontaine et son incroyable record de 13 buts. Dans ce tournoi, les Îles Britanniques, berceau du football, placent quatre équipes (Irlande du Nord, Pays de Galles, Écosse et Angleterre), dont les deux premières en quarts de finale!

Mondial-1962 (au Chili) - Même sans Pelé

Après avoir si longtemps attendu sa première Coupe du monde, le Brésil réussit la passe de deux, pourtant privé de Pelé, victime d'une blessure musculaire au deuxième match. Mais Vava et Garrincha, le petit oiseau boiteux, emmènent la Seleção vers un nouveau triomphe, en battant la Tchécoslovaquie (3-1), qui perd sa deuxième finale mondiale, comme la Hongrie. Ce Mondial est aussi marqué par le parcours du Chili, qui à domicile atteint le dernier carré pour la seule fois de son histoire.

Mondial-1966 (en Angleterre) - L'Angleterre enfin!

Le dépositaire du brevet touche enfin les dividendes de son invention. L'Angleterre remporte la Coupe du monde de "son" jeu, qui a conquis la planète. Elle bat l'Allemagne de l'Ouest dans une finale célèbre pour le "hat trick" de Geoff Hurst, le seul triplé réussi en finale, et un but qui n'a peut-être jamais franchi la ligne (4-2 a.p.). Le Brésil de Pelé et Garrincha ne passe même pas le premier tour, sorti par le Portugal et la Hongrie. Sortent du lot le gardien Lev Yachine, l'"Araignée noire" de l'Union Soviétique, et le Portugais Eusebio (8 buts), le meilleur buteur surnommé la "Panthère noire" portugaise. L'énorme surprise vient de la Corée du Nord, qui élimine l'Italie en poules (1-0), et mène 3-0 contre le Portugal avant de s'incliner 5-3, avec un poker d'Eusebio.

Mondial-1970 (au Mexique) - Le chef d'oeuvre de Pelé

La plus belle équipe de tous les temps ? Pelé, au sommet, éblouit la compétition avec des gestes de ballet, jusqu'à la finale avec un but et une passe aveugle pour terrasser l'Italie (4-1), épuisée par sa demi-finale de légende contre l'Allemagne de l'Ouest (4-3 a.p.). Cette Coupe du monde mexicaine a marqué les esprits avec le grand-pont de Pelé sur la gardien uruguayen, son lob de 50 m manqué d'un rien contre la Tchécoslovaquie, le bras en écharpe de Franz Beckenbauer, l'arrêt impossible de Gordon Banks sur Pelé... Ce Mondial est aussi le premier où les remplacements, deux, sont autorisés en cours de match. Apparition des cartons jaunes et rouges.

Mondial-1974 (en Allemagne) - Beckenbauer plus fort que Cruyff

L'Allemagne forge sa légende en gagnant sa deuxième finale contre une autre équipe mythique. Vingt ans après avoir surpris la Hongrie, elle mate la Hollande de Johan Cruyff en finale à Munich (2-1). Le réalisme défensif de Franz Beckenbauer et offensif de Gerd Müller brise le "football total" des "Oranje". Les Pays-Bas, à l'inverse, écrivent le premier acte de leur légende romantique de magnifiques losers en perdant la première de leur trois finales mondiales, le pire ratio de la planète foot. Cruyff et son équipe avaient pourtant donné des leçons jusqu'à la finale, notamment 4-0 à l'Argentine et 2-0 au Brésil dans les poules demi-finales à quatre équipes, nouvelle formule montée par la Fifa. En Allemagne, la première équipe d'Afrique Noire, le Zaïre, se fait humilier avec trois défaites, 14 buts encaissés et aucun marqué.

Mondial-1978 (en Argentine) - La statue de cire de Videla

Sous la botte du Général Videla, impassible même le soir de la finale victorieuse (3-1 a.p. contre les Pays-Bas), l'Argentine remporte sa première Coupe du monde. Malgré la dictature, les héros de l'"Albiceleste" ont des cheveux longs et des airs de babas-cools, comme Mario Kempès, double buteur en finale, et Alberto Tarantini, ou des rouflaquettes de rock-star comme le coach Cesar Luis Menotti. Les "Oranje" perdent une seconde finale consécutive, cette fois sans Cruyff, fâché, resté en Europe.

Mondial-1982 (en Espagne) - La résurrection de Paolo Rossi

L'Italie remporte une troisième Coupe du monde et rejoint le Brésil grâce à l'ex-banni Paolo Rossi, suspendu deux ans pour sa participation au scandale des matches truqués du "Totonero". Sur le chemin de la finale, la "Nazionale" bat la Seleção archi-favorite, celle de Socrates et Zico, dessinée par Tele Santana, avec un triplé de "Pablito" Rossi. Le meilleur joueur du tournoi explose enfin, après un premier tour raté (trois nuls). En finale l'Italie achève une Allemagne de l'Ouest épuisée par le premier match de Coupe du monde joué aux tirs au but, la demi-finale épique de Séville contre la France de Michel Platini (3-3, 4-3 aux t.a.b.).

Mondial-1986 (au Mexique) - La Coupe de Maradona

Diego Maradona n'a pas gagné la Coupe du monde tout seul mais presque. Génial, le "Pibe de oro" marque dans toute les situations, malgré les plans anti-Maradona, et signe en un quart d'heure le plus laid et le plus beau buts de l'histoire du tournoi dans un quart de légende contre l'Angleterre. La "main de Dieu" et son pied gauche divin iront jusqu'en finale où, malgré le marquage étouffant de l'Allemagne, il parvient à donner la balle du but vainqueur à Jorge Burruchaga (3-2). La surprise du tournoi vient de la Belgique, battue en demi-finales par un doublé de Maradona (2-0). Les Diables Rouges non plus n'ont pas arrêté Dieu...

Mondial-1990 (en Italie) - La grande Allemagne, le grand Milla

L'Allemagne réunifiée par la chute du Mur prend sa revanche sur l'Argentine de Maradona en gagnant une finale étouffante sur un penalty contesté (1-0), bien dans le ton du tournoi. Mais le héros reste un buteur de 38 ans, Roger Milla (4 buts), qui guide le Cameroun jusqu'au premier quart de finale d'une équipe africaine, perdu 3-2 a.p. contre l'Angleterre. La danse du vieux Lion Indomptable autour du poteau de corner est restée le symbole de ce Mondial.

Mondial-1994 (aux États-Unis) - Heureusement Romario...

Le génial buteur brésilien Romario sauve de l'ennui un Mondial triste et fermé, à l'image de sa finale vierge jouée aux tirs au but (0-0, 3 t.a.b. à 2), où l'autre grand esthète Roberto Baggio envoie son tir au but dans les nuages. Quelques autres joueurs de classe émergent de la masse, comme le Roumain George Hagi ou le Bulgare Hristo Stoitchkov, qui conduit son équipe dans le dernier carré pour la seule fois de son histoire, après une victoire historique contre l'Allemagne (2-1). Maradona est chassé de la compétition après un contrôle antidopage positif, Milla marque à 42 ans et établi un record.

Mondial-1998 (en France) - La consécration de la France

Zinédine Zidane réussit là où Michel Platini avait échoué, il offre enfin une Coupe du monde aux Bleus, en signant un doublé de la tête contre le Brésil, dominé comme jamais en finale (3-0). Le bloc d'Aimé Jacquet atteint le sommet de son expression collective le jour J, après avoir souffert contre le Paraguay (1-0 au but en or), l'Italie (0-0, 4 t.a.b. à 3) et la Croatie (2-1), demi-finaliste dès sa première participation, sept ans après avoir déclaré son indépendance. Le premier tournoi à 32 équipes accueille pour la première fois le Japon et la Jamaïque, une des coqueluches du public français.

Mondial-2002 (au Japon et en Corée du Sud) - Ronaldo au sommet

Jamais aligné en 1994, malade le matin de la finale en 1998, Ronaldo Fenomeno joue son plus grand match lors de la finale contre l'Allemagne (2-0), marquant les deux buts, et remportant enfin sur le terrain une Coupe du monde. Avec 8 buts, il survole le tournoi, aidé par Ronaldinho et Rivaldo et dirigé par Felipe Scolari, qui va tenter en 2014 de remporter un nouveau trophée 12 ans après. Les deux co-organisateurs font belle figure, surtout la Corée du Sud, demi-finaliste après avoir battu l'Italie et l'Espagne dans des matches gâchés par l'arbitrage. Le Japon se hisse en 8e de finale.

Mondial-2006 (en Allemagne) - Et de quatre pour l'Italie

Symbolisée par son extraordinaire défenseur Fabio Cannavaro, l'Italie bat en finale la France (1-1, 5 t.a.b. à 3), trahie par le coup de tête à Marco Materazzi de son meilleur joueur, Zinédine Zidane, exclu. Mais la "Nazionale" n'a pas fait que défendre, elle a aussi assommé l'Allemagne (2-0 a.p.). Autre star du tournoi, le Portugais Cristiano Ronaldo échoue en demies contre la France (1-0), après le quart contre l'Angleterre où une altercation avec Wayne Rooney, son coéquipier à Manchester City, entraîne l'exclusion du meilleur joueur de l'Angleterre, battue - comme d'habitude - aux tirs au but (0-0, 3 t.a.b. à 1).

Mondial-2010 (en Afrique du Sud) - L'Espagne a fini par y arriver

Le premier Mondial africain couronne un grand pays de football qui n'avait jamais remporté le trophée suprême: l'Espagne. Les Pays-Bas perdent à cinq minutes de la fin de la prolongation la troisième finale de leur histoire, sur un but d'Andrès Iniesta (1-0 a.p.). En Afrique du Sud, Maradona sélectionneur amuse le public ("Je ne suis pas de la jaquette!") mais échoue 4-0 en quarts de finale contre l'Allemagne. Le fait-divers marquant de l'édition reste la grève de l'entraînement des Français, couverte par les télévisions du monde entier, à Knysna.

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