Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les Tatars de Crimée annulent le rassemblement commémorant leur déportation par Staline

Les Tatars de Crimée annulent le rassemblement commémorant leur déportation par Staline

L'assemblée des Tatars de Crimée, le Medjlis, a décidé samedi d'annuler le grand rassemblement traditionnel qui devait commémorer dimanche dans le centre de Simféropol, capitale de la péninsule, les 70 ans de la déportation de cette minorité musulmane par Staline.

Cette décision a été prise au lendemain de la publication d'un décret interdisant toute "action de masse" en Crimée jusqu'au 6 juin, les autorités de Crimée affirmant redouter des "provocations".

"Le Medjlis du peuple des Tatars de Crimée a décidé qu'il n'y aurait dans le centre de Simféropol aucune action de masse" dimanche, a indiqué l'assemblée dans un communiqué à l'issue d'une séance extraordinaire.

Une prière et de petites cérémonies auront toutefois lieu, notamment à la gare et dans un parc de Simféropol.

Environ 40.000 personnes étaient attendues dimanche dans le centre-ville à un grand rassemblement devant marquer les 70 ans de la déportation des Tatars de Crimée par Staline.

Mais l'anniversaire se déroule cette année dans un contexte de malaise et de tensions sans précédent, la mémoire de cette tragédie ayant été ravivée après le rattachement en mars de la péninsule ukrainienne à la Russie. Le leader historique des Tatars Moustafa Djemilev, interdit d'entrer en Crimée, a qualifié cet événement d'"annexion".

Cette communauté de confession musulmane installée depuis le XIIIe siècle en Crimée se méfie de Moscou depuis que Joseph Staline, qui les accusait d'avoir collaboré avec les Allemands, a ordonné leur déportation massive de la Crimée vers l'Asie centrale à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Ils n'ont été autorisés à retourner en Crimée qu'après la perestroïka, à la fin de l'époque soviétique. L'ONU a dénoncé vendredi dans un rapport "le harcèlement" et les "persécutions" visant actuellement les Tatars de Crimée, notant que plusieurs milliers d'entre eux étaient "devenus des déplacés à l'intérieur de l'Ukraine".

bur-edy/

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.