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La Grèce aux urnes pour un scrutin local test avant les européennes

La Grèce aux urnes pour un scrutin local test avant les européennes

La Grèce votait dimanche pour le premier tour d'élections locales perçues comme un test de mi-mandat pour la coalition droite-socialistes d'Antonis Samaras, face au parti de gauche radicale Syriza, et un baromètre politique avant les européennes.

Dix millions de personnes sont appelées à élire 325 maires et 13 présidents de régions, mais tous les yeux sont rivés sur la couleur qui dominera la carte électorale: le bleu du parti conservateur du Premier ministre ou le rouge du Syriza dirigé par Alexis Tsipras.

Le prisme national de ces élections se reflétait dans les déclarations dimanche des deux dirigeants face aux urnes.

"Aujourd'hui les citoyens font le premier pas important pour changer la gouvernance des villes et des régions. C'est une étape importante pour que la Grèce tourne la page", a estimé le leader du Syriza.

Alexis Tsipras n'a jamais caché qu'il voyait ce scrutin, dont le second tour coïncide avec les européennes, comme un tremplin vers d'éventuelles législatives anticipées.

"C'est démocratiquement et dans l'unité que nous sortons de la crise", a déclaré Antonis Samaras.

La dernière confrontation électorale des deux partis remonte aux législatives de juin 2012 dans un climat électrisé par les conjectures sur une sortie de la Grèce de la zone euro.

La gauche radicale qui plafonnait jusqu'alors à moins de 5% des votes, était propulsée seconde force politique du pays avec 27% des voix, derrière Nouvelle démocratie (ND, droite).

Deux ans plus tard, le spectre du "Grexit" a disparu, le pays est censé tourner en 2014 la page de six ans de récession mais la poursuite d'une politique de rigueur drastique et l'envolée du chômage à plus de 26% ont usé la coalition d'Antonis Samaras qui gouverne avec les socialistes.

"Le vote de dimanche est basé sur des caractéristiques locales mais sur le fond c'est une épreuve de force entre ceux qui tolèrent la politique du gouvernement et ceux qui souhaitent envoyer un message de protestation", estime Thomas Gerakis, directeur de l'Institut de sondage Marc.

Venu voter dans le centre d'Athènes, Jason, un physiothérapeute de 35 ans, avait bien l'intention d'envoyer dès le premier tour "un message": "ceux qui nous ont mener à la faillite ne peuvent être ceux qui nous en sortent". Il votera Syriza.

Alexandre Voudouris, 40 ans, a voté lui sur des "considérations locales" et attendra les européennes pour "dire ce qu'(il) pense de tout ça".

Mais la très forte abstention attendue devrait aussi traduire le discrédit généralisé de la classe politique grecque.

Si le scrutin local se polarise sur le duel Nouvelle Démocratie/Syriza, au coude à coude dans les sondages autour de 20% des voix, il révèle aussi l'atomisation du paysage politique après des décennies de bipartisme.

Il est fini le temps où conservateurs et socialistes du Pasok ratissaient quelque 80% des voix. Ces élections ont vu exploser le nombre de candidatures indépendantes.

A Athènes et Thessalonique, ce sont d'ailleurs deux électrons libres, respectivement Georges Kaminis et Yannis Boutaris, élus en 2010 avec le soutien du centre gauche, qui devancent largement leurs adversaires.

Parmi les candidats pour la mairie d'Athènes figure aussi Ilias Kassidiaris, député et porte-parole du parti néonazi Aube dorée, inculpé comme la plupart des parlementaires du parti pour participation à "une organisation criminelle" après deux meurtres imputés à des membres d'Aube dorée.

Il est crédité de plus de 10% des intentions de vote, en quatrième position, et a choisi pour affiche électorale une photo de lui menottes aux poignets lors de son arrestation en septembre.

Le pari du Syriza, quasi absent de l'échelon local, est d'être présent au second tour à Athènes et dans neuf des treize régions. Voire de remporter la région d'Athènes (Attique), qui rassemble 30% du corps électoral.

Le Pasok avait emporté huit des treize régions il y a quatre ans. Le parti a depuis implosé et plafonne autour de 5% des intentions de vote. L'espace laissé vide aiguise les appétits, notamment celui d'un nouveau parti, To Potami, lancé récemment par un journaliste vedette de télévision.

Les bureaux de vote fermeront à 19h00 (16h00 GMT). Des sondages à la sortie des urnes sont prévus dans la foulée avant des résultats partiels vers 20h00 GMT.

bur-smk/abk

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