La Bourse de New York a terminé en nette baisse mercredi, les investisseurs manquant d'entrain au lendemain de nouveaux records et surveillant avec nervosité la hausse du marché obligataire: le Dow Jones a lâché 0,61% et le Nasdaq 0,72%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est replié de 101,47 points à 16.613,97 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 29,54 points à 4.100,63 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,47% ou 8,92 points à 1.888,53 points.
En légère baisse en début de séance, les indices ont accentué leurs pertes au cours des dernières heures d'échanges.
"Il n'y a pas de quoi s'affoler, ce n'est que le premier jour de recul après trois séances de hausse" du S&P 500, a relevé Dan Greenhaus de BTIG.
L'indice élargi a d'autre part signé mardi un deuxième record consécutif, le Dow Jones se hissant de son côté à des sommets trois jours d'affilée.
"Il n'y a rien eu de particulièrement négatif" dans les nouvelles mercredi mais le marché "digère les gains des derniers jours", a indiqué Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management.
Du côté des indicateurs, pour le deuxième mois consécutif, les prix à la production aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu en avril, s'adjugeant 0,6% ce mois-là, soit leur plus forte hausse depuis septembre 2012.
En d'autres termes, "il est trop tôt pour affirmer que l'inflation commence à accélérer" aux Etats-Unis et "la route est encore longue avant que cette hausse se traduise par une inflation dans les ventes au détail", mais "cette progression vigoureuse est un indicateur à surveiller", a commenté quant à lui Joel Naroff de Naroff Economic Advisors.
En dépit des niveaux historiquement élevés des indices new-yorkais, la forte hausse du marché obligataire, jugé moins rémunérateur mais plus sûr que le marché des actions, dénotait la nervosité sous-jacente du marché, selon certains investisseurs.
"Ce sont deux histoires complètement différentes: d'un côté, nous avons une Bourse à des niveaux record, ce qui laisserait supposer que les opérateurs affluent vers les actions et se détachent du marché obligataire. De l'autre, on a des bons du Trésor au rendement en nette chute", traduisant l'engouement de Wall Street pour les actifs obligataires, a souligné Steven Rosen, courtier de la Société Générale à New York. "C'est assez incompréhensible", a-t-il estimé.
Le marché obligataire a en effet affiché une nette progression: le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,543% contre 2,618% mardi, après avoir touché un plus bas depuis le 31 octobre à 2,525% en séance, et celui à 30 ans à 3,375% contre 3,454% à la précédente clôture.
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