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Les belligérants au Soudan du Sud doivent respecter l'accord signé (médiateurs)

Les belligérants au Soudan du Sud doivent respecter l'accord signé (médiateurs)

Les médiateurs du conflit sud-soudanais ont appelé mardi à Addis Abeba les belligérants à respecter l'accord signé le 9 mai pour mettre fin au bain de sang qui se poursuit depuis mi-décembre au Soudan du Sud.

"Les parties doivent négocier et faire cesser les combats", a déclaré mardi à la presse Seyoum Mesfin, chef des médiateurs de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation sous-régionale est-africaine.

"Chacun (...) doit jouer son rôle pour parvenir à une solution politique", a-t-il poursuivi dans la capitale éthiopienne, où les négociations piétinent, malgré la rencontre le 9 mai entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, qui a pris la tête d'une rébellion mi-décembre après avoir été accusé de tentative de coup d'Etat par le chef de l'Etat.

Les deux ennemis, sous forte pression internationale alors que Washington et l'ONU ont mis en garde contre les risques de "famine" et de "génocide" dans le pays, ont signé le 9 mai à Addis Abeba un "Accord visant à résoudre la crise au Soudan du Sud".

Cet accord comportait notamment un engagement à cesser les hostilités et à garantir l'accès à l'ensemble du pays aux organisations humanitaires, alors que les combats ont chassé de chez eux plus d'1,2 million de Sud-Soudanais, ainsi que le principe d'un gouvernement de transition, d'une réforme constitutionnelle et de nouvelles élections, que doivent désormais négocier les délégations.

Mais à peine plus de 24 heures après la signature de l'accord, les deux camps se sont mutuellement accusés d'avoir repris les combats. Un premier cessez-le-feu, péniblement négocié mi-janvier à Addis, n'avait déjà jamais été appliqué.

En proclamant son indépendance en juillet 2011, le Soudan du Sud espérait tourner la page d'une des plus longues et meurtrières guerre d'Afrique, qui opposa entre 1983 et 2005 Khartoum à une rébellion sudiste désormais au pouvoir à Juba.

Mais le jeune pays a replongé dans un nouveau conflit, issu de la rivalité à la tête du SPLM, le parti au pouvoir, entre MM. Kiir et Machar, à laquelle se sont greffés de vieilles rancunes entre les deux principaux peuples du pays, Dinka et Nuer, auxquels ils appartiennent respectivement.

Les combats ainsi que les massacres et exactions contre les civils sur des bases ethniques qui les accompagnent ont déjà fait plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers de morts.

L'ancien secrétaire général du SPLM, Pagan Amum, récemment libéré comme dix autres dignitaires par le président Kiir, tous accusés d'avoir participé à la tentative de coup d'Etat mi-décembre, a lui aussi appelé les deux hommes à respecter leur signature.

"Malheureusement, l'accord pour cesser immédiatement les hostilités n'a pas été respecté", a-t-il déclaré, à Addis Abeba après avoir rencontré les médiateurs, "nous appelons les deux dirigeants à cesser les combats et à respecter la vie de leurs citoyens et à permettre l'accès de l'aide humanitaire aux régions touchées".

M. Amum tente d'oeuvrer en tant que médiateur entre les deux camps.

Dans la nuit, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que devait être envisagée la création d'un "tribunal spécial" pour juger les responsables des atrocités au Soudan du Sud.

"Il y a des motifs raisonnables de croire que des crimes contre l'humanité (...) ont été commis" au Soudan du Sud, a-t-il déclaré au Conseil de sécurité, reprenant les termes d'un récent rapport de la Mission locale de l'ONU dans le pays (Minuss).

"Si le conflit continue, la moitié des 12 millions de Sud-Soudanais seront soit déplacés à l'intérieur du pays, soit réfugiés à l'extérieur, affamés ou morts d'ici la fin de l'année", a-t-il souligné.

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