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Syrie: Homs aux mains du régime, refus américain d'armer les rebelles

Syrie: Homs aux mains du régime, refus américain d'armer les rebelles

Homs, surnommée la "capitale de la révolution", devrait passer vendredi sous le giron du régime syrien après le départ attendu des derniers rebelles de leur ancien fief qu'ils ont défendu bec et ongles pendant deux ans.

Avec ce retrait inédit des rebelles du centre historique de la ville de Homs dans le centre de la Syrie, épuisés par deux ans de siège et de disette, le régime renforce sa position dans la guerre sanglante qu'il livre depuis trois ans aux insurgés.

Après une série de défaites face à l'armée loyaliste, le chef de l'opposition Ahmad Jarba a réclamé une fois de plus, mais en vain, des armes à l'allié américain.

Dans le quartier de Khaldiyé contrôlé par le régime aux abords de la vieille ville de Homs (centre), les derniers 250 insurgés attendaient d'être évacués vers Dar al-Kabira, une localité rebelle de la province éponyme, alors que l'opération aurait dû s'achever jeudi.

"D'ici quelques heures, nous allons régler les problèmes logistiques et compléter l'opération pour qu'ils arrivent à destination dans de bonnes conditions", a dit à l'AFP le gouverneur Talal al-Barazi. "Ils ont dormi dans les bus ou à côté, nous leur avons apporté nourriture, boissons et cigarettes".

Selon lui, au moins 1.630 personnes, en très grande majorité des rebelles, ont quitté la Vieille ville depuis mercredi dans le cadre d'un accord inédit entre protagonistes car il s'agit du premier retrait des rebelles d'une grande ville depuis le début du conflit.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le retard est dû au fait que des groupes rebelles islamistes, non impliqués dans les négociations avec le régime, ont voulu limiter à deux camions l'entrée de vivres dans deux villes chiites encerclées par les insurgés dans la région d'Alep (nord), alors que l'accord en prévoyait douze.

Homs est la ville où les rebelles ont subi leur plus long siège, accompagné de raids aériens intenses, une tactique utilisée par le régime pour les mettre à genoux. Près 2.200 personnes y ont péri en deux ans selon l'OSDH.

C'est à Homs aussi qu'a été lancée l'insurrection armée après la répression par le régime du mouvement de contestation populaire pacifique lancé le 15 mars 2011.

"Le grand évènement aujourd'hui c'est que Homs a été vidée des hommes armés et des armes et c'est une victoire pour le peuple et l'armée", a indiqué à l'AFP une source militaire à Damas.

L'accord s'est également traduit par la libération de 40 alaouites -communauté à laquelle appartient le président Bachar al-Assad-, une Iranienne et 30 soldats syriens, selon la rébellion.

Après le retrait de la vieille ville, il ne restera plus de rebelles dans la cité de Homs que dans le quartier de Waer (nord-ouest) où vivent plusieurs centaines de milliers de personnes, mais des négociations sont en cours pour leur départ.

Ce succès pour le régime intervient à trois semaines de l'élection présidentielle organisée par le pouvoir et dénoncée comme une "farce" par l'opposition et ses alliés occidentaux.

Ce scrutin se tiendra le 3 juin dans les secteurs sous contrôle du régime, malgré la guerre qui a fait en trois ans plus de 150.000 morts selon l'OSDH.

Si la rébellion est en perte de vitesse dans le centre du pays et près de Damas, elle maintient ses positions sur les fronts sud et nord, notamment dans la région d'Alep.

Malgré les revers des insurgés, le secrétaire d'Etat John Kerry, qui a reçu jeudi le chef de l'opposition, n'a pas accédé à sa demande de livraison notamment d'armes anti-aériennes pour mettre fin à plus de trois ans de "cauchemar".

"Je n'ai rien à annoncer en termes de changement de notre position", a affirmé le département d'Etat, en insistant sur l'aide non létale fournie par les États-Unis, qui viennent d'y ajouter 27 millions de dollars, ainsi que sur de nouvelles sanctions contre des responsables syriens.

L'administration Obama, très réticente à tout engagement militaire direct, redoute que des armes de guerre ne tombent finalement entre les mains d'organisations rebelles jihadistes qui combattent l'armée syrienne.

Enfin, une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) est arrivée à Damas pour enquêter sur une éventuelle attaque au chlore après des accusations de Paris et de Washington contre le régime.

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