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Publicité: Omnicom et Publicis renoncent à leur fusion

Publicité: Omnicom et Publicis renoncent à leur fusion

Les géants de la publicité français Publicis et américain Omnicom ont renoncé à leur projet de fusion annoncé en juillet, car l'opération, complexe, prenait trop de retard en raison notamment des désaccords des deux entreprises sur plusieurs points importants.

"Nous étions incapables de prendre des décisions sur la direction et d'autres questions clé, malgré tous nos efforts", a reconnu le patron d'Omnicom, John Wren, vendredi lors d'une téléconférence avec des analystes et des journalistes.

Les deux groupes avaient annoncé durant la nuit de jeudi à vendredi dans un communiqué conjoint mettre "un terme à leur projet de fusion entre égaux d'un commun accord, au vu des difficultés à clore la transaction dans des délais raisonnables".

"Les défis qui restaient à surmonter, ainsi que la lenteur des progrès effectués, avaient créé un niveau d'incertitude préjudiciable aux intérêts des deux groupes, de leurs employés, de leurs clients et de leurs actionnaires", ont commenté les patrons des deux groupes, Maurice Lévy et John Wren, dans une déclaration commune. "Nous avons donc décidé conjointement d'aller chacun de notre côté".

M. Levy a expliqué vendredi dans une note à ses salariés que cette union inaboutie "n'a jamais été considérée comme une nécessité" mais comme "une belle opportunité", une formule reprise quasi à l'identique par M. Wren lors de sa téléconférence.

Vers 14H10 GMT, l'action Publicis perdait 0,28% à 60,52 euros à la Bourse de Paris tandis qu'à New York Omnicom grignotait 0,05% à 66,23 dollars.

Les deux groupes avaient annoncé en juillet 2013 leur intention de se marier pour former le numéro un mondial de la publicité, qui devait employer 130.000 personnes dans le monde pour un chiffre d'affaires d'une vingtaine de milliards d'euros, dépassant ainsi le britannique WPP.

Lorsque le projet de fusion, qui était prévu pour aboutir début 2014, avait pris du retard, ils avaient invoqué des problèmes réglementaires et fiscaux.

Mais le Wall Street Journal avait prévenu le mois dernier que le processus de fusion s'était transformé en une "bataille de titans" entre MM. Levy et Wren. Bien que présentée comme une "fusion entre égaux", l'opération nécessitait légalement que l'un des deux groupes rachète l'autre et aucun n'acceptait d'être celui qui allait être racheté, selon le quotidien.

En outre, les deux groupes n'étaient pas d'accord sur le nom du futur chef de la direction financière: Publicis voulait que ce soit le sien, Jean-Michel Etienne, alors qu'Omnicom proposait son propre directeur financier Randall Weisenburger, croyait savoir le journal.

"Nous savions qu'il y aurait des différences de culture d'entreprise", a reconnu vendredi le patron d'Omnicom. "C'est à prévoir quand des équipes de direction fortes se rejoignent. Mais je sais maintenant que nous avions sous-estimé la profondeur de ces différences".

Il a précisé qu'il s'agissait de différences "d'entreprise, pas de culture nationale", et qu'elles "rendaient difficile de prendre des décisions opérationnelles".

Il a aussi noté que ces derniers mois en Europe, "l'environnement fiscal est devenu politiquement chargé, en particulier pour les fusions américano-européennes".

Omnicom est l'actuel numéro deux mondial de la publicité et Publicis le numéro 3. Le nouveau groupe devait être baptisé Publicis Omnicom Group et son capital partagé à 50/50 entre les actionnaires des deux sociétés, avec une co-direction par les deux patrons actuels.

M. Lévy, interrogé vendredi matin sur la radio BFM Business, a déclaré que Publicis n'était pas à la recherche d'un nouveau partenaire après cet échec. "On va faire des acquisitions, on va se développer, (...) on investir dans le +big data+ de manière plus massive qu'on l'avait prévu initialement, on va faire des choix stratégiques qui vont nous amener à modifier les équilibres de nos investissements", a-t-il précisé.

Omnicom est également toujours à la recherche d'acquisitions, mais n'a pas de grosse opération en vue "dans un avenir proche", selon John Wren. "Je pense qu'il faudra très longtemps avant que j'essaye à nouveau de faire un mariage entre égaux".

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