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Ukraine : l'homme fort de la rébellion armée refait surface à Slaviansk

Ukraine : l'homme fort de la rébellion armée refait surface à Slaviansk

Homme fort de la rébellion armée, Viatcheslav Ponomarev a refait surface jeudi dans son fief de Slaviansk après avoir été invisible des jours durant, se prononçant pour une union avec la Russie à l'issue du référendum prévu dimanche dans l'est de l'Ukraine.

Le futur statut de la région après cette consultation ? "Elle fera certainement partie de la Russie, ou bien sera une république populaire avec des liens extrêmement amicaux avec l'Union douanière (d'ex-républiques de l'URSS menée par Moscou), avec les pays de l'ex-Union soviétique", a-t-il expliqué à l'hôtel de ville à une poignée de médias, dont l'AFP.

"Maintenant, nous devons simplement nous séparer de Kiev. Puis, nous allons nous-mêmes décider quelle voie nous allons emprunter à l'avenir", a-t-il poursuivi.

Le maire unilatéralement proclamé de Slaviansk, portant une veste et une chemise noires, n'avait rien perdu de sa faconde depuis sa précédente apparition publique, le 3 mai, lorsqu'il avait libéré les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

"Si les gens le souhaitent, on étudiera la question (d'un rapprochement avec la Russie) dans les plus brefs délais", après le référendum, a-t-il souligné.

Et pas question pour lui de se brouiller avec Vladimir Poutine qui "a des raisons, je pense, pour faire une proposition en vue du report du référendum, des raisons que j'ignore", s'est-il borné à déclarer concernant la demande d'ajournement du vote que le président russe avait adressée mercredi aux insurgés.

Viatcheslav Ponomarev va d'ailleurs jusqu'à laisser la porte ouverte à l'éventuelle organisation à une date ultérieure de ce scrutin, dont nombre de personnes à Slaviansk disent tout ignorer des modalités pratiques à moins de trois jours de son déroulement.

"Nous nous préparons pour le 11 mai, mais si les circonstances l'exigent, si c'est nécessaire, nous pourrons l'ajourner", même si "je n'ai pas de raisons de reporter le référendum".

D'autant que Vladimir Poutine "est le président d'un Etat ami".

Et ce bien que le drapeau russe qui flottait au sommet de la mairie depuis le mois dernier ait été enlevé au début de la semaine. Peut-être afin de "faire comprendre au monde qu'il n'y pas de soldats russes ici", avait prudemment commenté l'attachée de presse de Viatcheslav Ponomarev, Stella Khorocheva.

Quant au résultat du référendum, il ne fait pour lui aucun doute : "la majorité écrasante de la population de Slaviansk va voter de manière positive".

"Je tire de telles conclusions parce je parle avec les habitants, avec beaucoup de gens. Tous ceux qui veulent un avenir meilleur nous apportent leur soutien", assure-t-il, malgré l'absence du moindre sondage d'opinion indépendant.

Pour Viatcheslav Ponomarev, il va de soi que les militaires ukrainiens ayant déclenché le 2 mai une "opération antiterroriste" dans la périphérie de sa cité, qu'ils encerclent désormais, vont "faire certaines manoeuvres, (se livrer à) des provocations".

Mais, enchaîne-t-il aussitôt, "l'armée est démoralisée, elle est désorientée, elle ne représente pas une menace particulière pour nous".

De toute façon, les soldats "ne maîtrisent pas la situation. Ils ne comprennent pas pourquoi on les a fait venir ici", lâche-t-il, avant d'avertir que "nous n'avons pas l'intention de déposer les armes, tant que les fascistes seront sur nos terres".

Fidèle à lui-même, le leader séparatiste s'est ensuite lancé dans une de ces tirades qu'il affectionne particulièrement, n'hésitant pas à clamer avec aplomb : "nous rassemblons des forces et bientôt nous arriverons à Kiev, et, ainsi que je l'ai promis, nous irons jusqu'à la frontière avec la Pologne".

"Nous vaincrons, la vérité est avec nous, Dieu est avec nous!", a-t-il conclu dans un registre similaire.

Et quand Viatcheslav Ponomarev a pris congé des journalistes, c'est, comme à son habitude, serré de près par deux hommes lourdement armés.

bds/neo/sym

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