Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Syrie: début du retrait des rebelles de la Vieille ville de Homs

Syrie: début du retrait des rebelles de la Vieille ville de Homs

Le dernier carré d'irréductibles a commencé à quitter mercredi la Vieille ville de Homs, haut lieu de la révolte en Syrie, où les rebelles étaient assiégés depuis plus de deux ans par les troupes gouvernementales.

Cette évacuation d'au moins 1.200 combattants, civils et blessés de la Vieille ville de Homs (centre) entre dans le cadre d'un accord sans précédent entre belligérants, conclu à l'issue de deux mois de négociations.

Elle intervient aussi à moins d'un mois de la présidentielle, que Bachar al-Assad semble assuré de remporter, alors la guerre a fait plus de 150.000 morts en trois ans.

Les rebelles peuvent se targuer de quitter la ville la tête haute, sans être humiliés, mais le régime engrange une importante victoire symbolique dans cette ville que les militants avaient surnommée au début de la révolte contre Bachar al-Assad "capitale de la révolution" en raison de l'ampleur des manifestations.

"Trois bus, avec un représentant de l'ONU à leur bord, ont quitté vers 10H00 (07H00 GMT) la Vieille ville transportant 120 personnes: des blessés, des civils et des combattants", a affirmé à l'AFP le négociateur rebelle Aboul Hareth.

"Ils sont arrivés à Dar al-Kabira", un ville rebelle située à une vingtaine de km plus au nord, a-t-il ajouté.

Une vidéo, diffusée par les rebelles, montre des hommes, avec des sacs à dos, coiffés de casquette ou cagoulés, avec leur fusil mitrailleur en bandoulière montant dans deux bus.

Dans une autre vidéo, un 4X4 de l'ONU est positionné devant les bus avec des hommes en treillis portant des gilets pare-balle sur lesquels est écrit "Police".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 222 personnes ont jusqu'à présent été évacuées. Cependant, le nombre total des gens devant quitter la ville n'était pas clair: l'OSDH a parlé de 1.200 personnes tandis que les rebelles avancent le chiffre de 2.250.

C'est le "début de la sortie de la première partie des hommes armés de Homs", a confirmé le gouverneur de Homs, Talal al-Barazi, au correspondant de l'agence officielle Sana.

"Avec la sortie de ces hommes armés, l'opération de réconciliation va commencer pour que Homs soit une ville débarrassée des armes et des hommes armés. Nous travaillons pour que l'opération s'applique à tous les quartiers de Homs", a-t-il ajouté, faisant allusion à celui de Waër, où se trouvent des centaines de milliers de personnes, dont de nombreux déplacés.

Une autre vidéo montre les évacués arriver dans une ville du nord de la province de Homs: l'un avance difficilement avec des béquilles alors qu'un autre harangue les habitants venus l'accueillir.

"C'est (surtout) une défaite pour la communauté internationale (...) Il y a eu une résistance légendaire malgré deux ans de siège et en dépit de tout ceci, la communauté internationale n'a rien fait", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

"C'est une victoire médiatique pour le régime car Homs occupait une place symbolique dans la révolution syrienne. La révolte armée a commencé à Homs et c'est une débâcle pour ceux qui n'ont pas soutenu les rebelles", a-t-il ajouté.

Durant les deux ans de siège, près 2.200 personnes sont mortes dans la Vieille ville, selon l'OSDH. Dans le centre historique, totalement en ruines, les irréductibles à la fin n'avaient quasiment plus rien à manger et se nourrissaient souvent d'herbes et quelques aliments séchés.

"J'ai énormément de peine et envie de pleurer. J'ai l'impression que mon âme a quitté mon corps en quittant Homs", a confié un rebelle à un militant de Dar al-Kabira, Wael. Les arrivants sont affamés et étiques, a indiqué Wael à l'AFP.

Les rebelles n'occupaient plus que 2 km2 sur les 40 que compte la troisième ville du pays. C'est dans cette ville que la violence confessionnelle avait atteint son paroxysme avec une série de meurtres et représailles entre communautés.

L'opposition s'était félicitée il y a quelques jours de l'accord, saluant "la résistance légendaire durant plus de deux ans" des rebelles de Homs.

Par ailleurs, deux villages chiites de la province d'Alep, Naboul et Zahra, encerclés par les rebelles, ont pu recevoir de la nourriture, en application à l'un des autres points de l'accord.

rim-kam/sk/vl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.