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Siemens joue la montre sur Alstom tout en engageant un nouveau plan de redressement

Siemens joue la montre sur Alstom tout en engageant un nouveau plan de redressement

Le conglomérat industriel allemand Siemens a laissé planer le mystère mercredi sur ses intentions définitives concernant le français Alstom, préférant se concentrer sur sa stratégie de redressement et des résultats trimestriels jugés satisfaisants.

"Nous n'agirons que quand nous saurons ce que nous voulons", s'est contenté de déclarer Joe Kaeser, le patron de Siemens, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Il n'en a guère dit plus sur ses projets à l'égard d'Alstom. Pourtant ses premiers mots officiels étaient très attendus, depuis le début de la bataille à distance menée avec l'américain General Electric, pour s'emparer des activités énergie du français, il y a une dizaine de jours.

"Nous regardons, nous examinons les comptes, nous évaluons les opportunités et les risques et ensuite nous déciderons la manière dont nous continuons", a répété M. Kaeser, assurant de son "sérieux" dans ce dossier.

Alors que son concurrent américain de longue date a déjà mis 12,35 milliards d'euros sur la table, le chef de Siemens s'est réjoui d'avoir obtenu un délai dans la vente, que la direction d'Alstom voudrait boucler avec GE malgré les réticences du gouvernement français, et la possibilité d'examiner les comptes d'Alstom pendant quatre semaines.

Dans une proposition préliminaire, Siemens évalue à un montant compris entre 10,5 et 11 milliards d'euros le portefeuille énergie d'Alstom et propose de céder en plus la plupart de ses activités de transport au français qui a annoncé mercredi renoncer à verser un dividende cette année après une chute de ses bénéfices annuels.

Joe Kaeser a souligné mercredi "le soutien" apporté par le gouvernement français, "très attentif" et "orienté vers le long-terme", à qui pour l'heure il a lui promis une garantie des emplois de trois ans, un argument sensible pour Paris.

A contrario, Siemens pourrait bien procéder à des suppressions de postes en son sein, en plus des 15.000 déjà prévues dans le cadre d'un plan d'économies lancé par le prédécesseur de M. Kaeser. Mais ce dernier n'a pas dit un mot sur les éventuelles conséquences sociales de la réorganisation du groupe annoncé mardi soir, visant à supprimer des échelons hiérarchiques, à rendre le groupe plus réactif et à réduire dès 2016 ses coûts annuels d'un milliard d'euros. Il a seulement indiqué qu'une procédure d'information-consultation avec les représentants du personnel avait débuté.

A la tête du fleuron industriel allemand depuis neuf mois, à la suite du limogeage de Peter Löscher pour mauvais résultats, M. Kaeser, auparavant directeur financier, s'est efforcé de ramener calme et discipline au sein du groupe qui fabrique aussi bien des éoliennes, des trains que des scanners médicaux.

Son intention de simplifier le groupe, de le recentrer sur l'électrique au sens large, de réduire l'écart avec ses concurrents et d'améliorer ses performances opérationnelles étaient déjà connues. Mercredi, il a détaillé certaines mesures pour y parvenir, dans un plan baptisé "Vision 2020".

Outre la réorganisation du groupe en neuf divisions (contre 16 actuellement), Siemens va accorder davantage d'autonomie à sa division d'appareils médicaux et prévoit d'introduire en Bourse sa branche d'appareils auditifs, jugeant qu'elle n'offre pas de synergies avec le reste.

Par ailleurs, il a confirmé un coup d'accélérateur dans le domaine de l'énergie avec le rachat pour près d'un milliard d'euros de turbines et compresseurs de Rolls-Royce et a annoncé une coentreprise avec Mitsubishi Heavy Industries à destination de l'industrie métallurgique et sidérurgique.

"Est-ce qu'en 2020 l'entreprise sera plus grosse ? Je ne sais pas, mais elle fera mieux", a promis M. Kaeser.

Il s'est en revanche bien gardé de s'engager sur un objectif de rentabilité global, écueil sur lequel son prédécesseur s'était échoué.

Ces changements stratégiques, tout comme les résultats financiers du deuxième trimestre de son exercice 2013/2014, avec une hausse des bénéfices et un léger recul du chiffre d'affaires, étaient bien reçus à la Bourse de Francfort, où, après un début de séance hésitant, l'action Siemens gagnait 1,45% 6 à 95,28 euros à 10H37 GMT.

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