Six des neuf journalistes et blogueurs éthiopiens soupçonnés de "crimes graves" récemment arrêtés ont comparu pour la première fois mercredi devant un tribunal d'Addis Abeba, dans une affaire dénoncée dans le monde comme une atteinte à la liberté de la presse.
Selon leur avocat, Amaha Mekonen, aucune de ces personnes n'a encore été inculpée.
De nombreux amis, journalistes, proches et des diplomates étrangers s'étaient massés mercredi dans l'enceinte du tribunal.
Les 25 et 26 avril, six membres du blog Zone 9, inaccessible en Ethiopie, et trois journalistes avaient été arrêtés par la police à Addis Abeba. Ils ont ensuite été emmenés au centre de police fédéral de Maekelawi où ils sont détenus.
Les trois personnes qui n'ont pas comparu le feront jeudi.
Une nouvelle audience aura lieu le 17 mai.
Les trois journalistes sont Tesfalem Waldyes, -qui travaille pour le journal économique de langue anglaise Fortune- Asmamaw Hailegiorgis, rédacteur en chef du magazine de langue amharique Addis Guday, et Edom Kassaye, du quotidien d'Addis Abeba Zemen.
Les trois blogueurs sont Zelalem Kibret, lecteur à l'Université, Atnaf Berhane, informaticien, et Natnail Feleke, économiste.
Leurs arrestations avaient soulevé de vives protestations internationales, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait exprimé son inquiétude pour la liberté de la presse en Ethiopie.
Le gouvernement éthiopien a assuré que ces six personnes n'étaient pas poursuivies en raison de leur activité journalistique, mais pour des" crimes graves" dont il n'a pas précisé la nature.
La situation de la liberté de la presse en Ethiopie est considérée comme l'une de plus préoccupantes au monde, avec notamment 49 journalistes contraints à l'exil, selon le Comité pour la protection des journalistes.
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