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Ukraine: les tirs ont atteint le coeur de Slaviansk, bastion pro-russe

Ukraine: les tirs ont atteint le coeur de Slaviansk, bastion pro-russe

Un cosaque combattant aux côtés des rebelles avance, fusil pointé vers le haut des immeubles, dans une rue du centre de Slaviansk, où des coups de feu viennent de retentir mardi après-midi non loin du siège local des Services de sécurité (SBU).

Une ambulance arrive sirène hurlante de la zone dans laquelle les tirs se sont produits.

Sur la chaussée d'une rue perpendiculaire à celle abritant le SBU dans ce bastion de la rébellion armée pro-russe de l'est de l'Ukraine, des insurgés, kalachnikov en bandoulière, arrêtent pour inspecter minutieusement les rares voitures circulant encore dans les alentours, truffés de barricades.

Dans le même temps, d'impressionnants blocs de béton sont descendus d'un camion pour être alignés devant le mur de sacs de sable se dressant à une centaine de mètres du bâtiment des Services de sécurité, gardé par des blindés légers.

Celui-ci est depuis le mois dernier aux mains des membres de la milice d'"autodéfense", comme du reste la mairie et le poste de police, à quelques encablures de là.

La veille déjà, des rafales d'armes automatiques avaient été entendues pour la première fois en plein jour dans le centre-ville par un journaliste de l'AFP qui, dimanche, avait surpris un rebelle en train de viser avec son fusil d'assaut les étages supérieurs d'un immeuble d'habitation en construction, non loin du SBU.

Dans le sud de Slaviansk, près de la gare complètement déserte car fermée depuis vendredi, date du déclenchement par Kiev d'une vaste "opération antiterroriste", une habitante se plaint que les coups de feu soient désormais récurrents à l'intérieur de ce quartier éloigné.

"Il y a des +snipers+", croit-elle savoir.

Et ce depuis que les militaires ukrainiens encerclant la cité ont pris le contrôle de la tour de la télévision, plantée au sommet d'une colline derrière les voies ferrées.

"C'est la guerre civile !", s'exclame un couple de passants sur la large avenue menant au coeur de Slaviansk, où des photographes occidentaux ont aperçu trois rebelles embusqués sur un toit.

A l'entrée d'Andriïvka, un village assez proche de la gare, six insurgés sont , pour leur part, allongés en position de combat le long d'un train criblé d'impacts de roquettes, immobilisé sur une voie ferrée afin de bloquer la route qui la traverse.

Un de ces hommes a le doigt posé sur la gâchette d'un fusil-mitrailleur, pendant que deux de ses camarades braquent leurs jumelles dans l'espace entre le bas des wagons rouillés et les rails. Ils ont tous en ligne de mire la tour de la télévision.

"Jamais Slaviansk ne se rendra, nous nous battrons jusqu'au dernier", jure Mikhaïl, chauffeur de son état, en tenue de camouflage et armé jusqu'aux dents.

"Comment peut-on parler avec ce genre de gouvernement, comment peut-on négocier avec lui s'il ne veut pas nous écouter ! C'est lui qui est responsable de tout ça !", ajoute-t-il.

A Slaviansk, la population exprime aussi ouvertement sa colère.

"Ce (les soldats ukrainiens) ne sont pas des êtres humains, mais des bêtes sauvages. S'ils veulent la guerre, qu'ils la fassent ailleurs, mais pas chez nous, pas en Ukraine !", tempête ainsi une vieille femme vendant de l'huile de fabrication artisanale sur un marché.

"C'est la guerre", constate également une des trois ménagères devisant entre elles, tandis qu'un adolescent, le visage dissimulé par un foulard, marche d'un pas rapide sur un trottoir, kalachnikov à la main.

L'écho de sourdes détonations parvient soudain.

C'est que les affrontements, notamment à l'arme lourde, ont repris dans l'après-midi à l'issue d'une courte accalmie.

Mais cette fois à bonne distance du centre-ville...

bds/ahe/plh

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