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Soudan du Sud: Washington prend ses premières sanctions

Soudan du Sud: Washington prend ses premières sanctions

Les Etats-Unis ont annoncé mardi leurs premières sanctions contre le Soudan du Sud en ciblant deux leaders militaires --l'un issu des forces gouvernementales, l'autre de la rébellion-- alors que la guerre civile ensanglante le jeune pays.

Ces deux généraux "sont responsables d'actes de violences inconcevables contre des civils", a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry à la presse à Washington. "Nous ferons tout notre possible pour éviter que le Soudan du Sud ne replonge dans la violence et le désespoir", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine s'était rendu au Soudan du Sud la semaine dernière et y avait menacé les dirigeants des deux camps de sanctions ciblées s'ils ne mettaient pas fin aux combats et aux attaques contre les civils.

Il avait également mis en garde contre le risque de "génocide" dans ce pays, le plus jeune Etat de la planète né en 2011, où l'affrontement entre les troupes du président Salva Kiir et de son ancien vice-président Riek Machar s'intensifient depuis la mi-décembre.

A la rivalité entre les deux dirigeants se greffent de vieilles rancunes entre peuples dinka et nuer, les deux principales communautés du pays, dont ils sont respectivement issus.

L'un des deux militaires sanctionnés mardi par les Etats-Unis, Marial Chinoum (ou Marial Chanuong), est un des leaders des forces loyalistes de l'Armée de libération du peuple du Soudan et un des commandants de la garde présidentielle.

Il aurait notamment "mené les opérations" à Juba, capitale du Soudan du Sud, après le début des hostilités à la mi-décembre, a indiqué un responsable de l'administration américaine s'exprimant sous couvert de l'anonymat. La garde présidentielle aurait alors massacré plusieurs centaines de civils qui ont ensuite été enterrés dans "des fosses communes", selon un communiqué du Trésor.

L'autre dirigeant visé par Washington, Peter Gadet, est un dirigeant rebelle à la tête d'un commando responsable des "actes d'horreur" observés en avril à Bentiu, capitale de l'Etat pétrolifère stratégique d'Unité, a indiqué cette source.

Les rebelles ont été accusés d'avoir massacré des centaines de civils sur des bases ethniques lorsqu'ils se sont emparés de la ville à la mi-avril.

Aux termes de ces sanctions, ces deux dirigeants ne peuvent plus commercer avec des entités américaines et voient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés.

Washington n'est pour l'heure pas en mesure de préciser le volume des actifs concernés, a reconnu le responsable de l'administration, tout en assurant que le but des sanctions n'était pas simplement financier.

"Le but premier (...) n'est pas de geler des fonds, le but premier est d'isoler et de changer, par la pression, la manière dont les acteurs principaux (du conflit) prennent leurs décisions", a-t-il indiqué.

C'est un "avertissement", a poursuivi cette source, ajoutant que toute personne directement ou indirectement impliquée dans les violences pourraient être à son tour frappée par des sanctions.

Un autre responsable de l'administration américaine a par ailleurs encouragé "d'autres (pays) au sein de la communauté internationale" à prendre des sanctions similaires au Soudan du Sud.

Des milliers de personnes ont déjà péri dans ce conflit - probablement des dizaines de milliers, mais les bilans précis manquent -, tandis qu'au moins 1,2 million de Sud-Soudanais ont dû fuir leur domicile.

Huit bases de l'ONU abritent, dans des conditions épouvantables, plus de 78.000 civils sud-soudanais craignant d'être massacrés s'ils se risquent à en sortir.

jkb-jt/vmt/are

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