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Siemens met l'accent sur l'énergie et rachète des turbines à Rolls-Royce

Siemens met l'accent sur l'énergie et rachète des turbines à Rolls-Royce

L'industriel allemand Siemens a annoncé mardi soir le rachat pour 950 millions d'euros d'activités dans l'énergie du britannique Rolls-Royce et également son intention d'introduire en Bourse son activité d'appareils auditifs.

Ces deux mesures s'inscrivent dans un nouveau plan stratégique du groupe, baptisé "Vision 2020", via lequel Siemens, également candidat au rachat du français Alstom, veut se concentrer sur "l'électrification, l'automatisation et la numérisation" et simplifier son organisation pour accroître sa productivité de un milliard d'euros par an.

"Dans le futur, Siemens se positionnera sur l'électrification, l'automatisation et la numérisation. Le long de ces chaînes de valeurs, Siemens a identifié plusieurs domaines de croissance, avec le plus grand potentiel à long terme", et vers lequel le groupe va concentrer ses ressources, argumente le conglomérat de Munich (sud) dans un communiqué.

Parmi ces domaines à fort potentiel, figurent par exemple les petites turbines à gaz et les turbines d'éoliennes offshore, les solutions d'automatisation industrielles ou encore les systèmes de gestion informatique des usines.

C'est dans cette optique que Siemens rachète pour environ 950 millions d'euros (785 millions de livres) les turbines à gaz aérodérivatives et les compresseurs de Rolls-Royce. Une transaction, sujette aux autorités de régulation, que Siemens espère boucler avant fin décembre 2014.

En plus, Siemens paiera au britannique environ 240 millions d'euros supplémentaires pour avoir accès aux nouvelles technologies qu'il développera dans ce type de turbines et à ses services d'ingénierie au cours des 25 prochaines années.

Cette acquisition auprès de Rolls-Royce permet à l'allemand non seulement de compléter sa gamme de turbines mais aussi de s'étendre davantage dans le domaine du matériel pour l'industrie pétrolière et gazière. C'est d'ailleurs une ancienne du pétrolier Shell, Lisa Davis, qui prendra les rênes de ses divisions énergie à compter du 1er août.

Parallèlement, le patron de Siemens, Joe Kaeser, arrivé à la tête du groupe à l'été 2013 après le limogeage expéditif de son prédécesseur pour mauvais résultats, poursuit son oeuvre de réorganisation du fleuron industriel allemand.

Désormais, Siemens comptera neuf divisions, contre seize jusqu'ici, et à chacune est fixé un objectif de rentabilité.

Son activité dans la santé sera gérée à part pour mieux s'adapter aux spécificités du marché des technologies médicales.

C'est aussi pour cette raison que Siemens prépare l'introduction en Bourse de son activité d'appareils auditifs, une procédure qu'il a déjà employée récemment pour son ex-filiale d'ampoules électriques Osram.

Aucun calendrier de cette nouvelle mise sur le marché ni montant qui pourrait être levé n'ont été pour le moment évoqués.

Par ces différentes mesures, Siemens, qui publiera ses résultats trimestriels mercredi matin, veut réduire "la bureaucratie, réduire les coûts et accélérer la prise de décision".

Les effets doivent s'en faire pleinement ressentir "d'ici la fin de l'année fiscale 2016".

Aucune mention n'est faite d'éventuelles suppressions d'emplois qui pourraient découler de cette réorganisation. La presse allemande avait évoqué il y a quelques jours la possibilité de plusieurs milliers de nouvelles suppressions d'emplois, en plus des 15.000 déjà prévues dans le plan d'économies de 6 milliards d'euros du prédécesseur de M. Kaeser. Mais cela serait du plus mauvais effet, quand l'un des arguments principaux de Siemens pour l'emporter dans le dossier Alstom est la garantie des emplois pendant trois ans.

Le sujet d'Alstom, qui n'a pas du tout été évoqué dans les communiqués publiés mardi soir, devrait être abordé mercredi par Joe Kaeser, qui tient une conférence de presse à Berlin, à la fois sur les résultats du groupe et ce nouveau plan stratégique.

Depuis dix jours, Siemens s'est lancé dans une bataille rangée contre son concurrent de toujours General Electric pour s'emparer des activités énergie du groupe français. L'américain, qui a mis 12,35 milliards d'euros sur la table, a clairement les faveurs d'Alstom, mais Siemens, qui propose en contrepartie de céder au français la plupart de ses activités de trains et métros, semble avoir celle du gouvernement français, qui s'est invité dans les discussions.

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