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RSF dénonce la "détérioration du climat" autour des médias au Rwanda

RSF dénonce la "détérioration du climat" autour des médias au Rwanda

L'ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiété lundi d'une récente "détérioration du climat autour des médias", au Rwanda où règne une "atmosphère de peur et d'autocensure".

"En l'espace de deux semaines, un journaliste a été arrêté, au moins deux autres sont maintenant en fuite et un site internet d'information a été piraté", affirme RSF, dans un communiqué publié lundi.

"Ces affaires n'ont pas de liens apparents les unes avec les autres, mais participent de l'exacerbation d'une atmosphère de peur et d'autocensure parmi les professionnels de l'information" au Rwanda, poursuit l'ONG.

La police rwandaise a annoncé le 14 avril l'arrestation de Cassien Ntamuhanga, journaliste d'une radio confessionnelle, porté disparu une semaine plus tôt. M. Ntamuhanga est accusé "d'atteinte à la sureté de l'Etat", de "complicité de terrorisme" et de "trahison", aux côtés de trois personnes, dont un célèbre chanteur, Kizito Mihigo.

Selon les autorités rwandaises, ces quatre personnes planifiaient une attaque à la grenade contre des dirigeants du pays. Lors d'une audience de procédure, alors qu'il n'avait pas d'avocat, Cassien Ntamuhanga a plaidé coupable de certaines charges, tout en rejetant d'autres.

RSF assure également avoir été informé de la fuite du pays début avril de deux journalistes, Stanley Gatera, responsable du site d'information indépendant Umusingi, et Eric Udahemuka du journal Isimbi.

Selon RSF, le premier a indiqué avoir fui après avoir été arrêté et interrogé six heures durant par la police "pour tentative d'extorsion", tandis que le second a dénoncé auprès de RSF le "harcèlement" dont il était l'objet depuis 2012, notamment des filatures depuis plusieurs mois, qu'il a attribué selon l'ONG à ses articles critiquant le gouvernement.

Tous deux ont affirmé à RSF avoir été informés de projets d'assassinat les visant, selon l'ONG.

Selon RSF, un autre journaliste John Williams Ntwali a dénoncé sur les réseaux sociaux le piratage de son site Internet, Ireme, indiquant en avoir "perdu le contrôle" et s'inquiétant d'être tenu responsable des propos du site. RSF a indiqué estimer "que cet acte vise à sanctionner la liberté de ton de son média".

Dans son classement mondial de la liberté de la presse 2014, RSF classe le Rwanda à la 162e place, sur 180 pays.

sa-ayv/jpc

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