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France: l'exécutif face à un vote risqué mardi sur son plan de rigueur

France: l'exécutif face à un vote risqué mardi sur son plan de rigueur

Le gouvernement français, confronté à une fronde inédite au sein de sa majorité de gauche, s'expose mardi à un vote des députés à haut risque sur ses choix économiques, qui pourrait encore fragiliser son pouvoir.

Le vote n'est que consultatif. Les députés sont appelés à se prononcer sur un texte qui soumet à l'avis de la Commission européenne un plan sans précédent de 50 milliards d'économies jusqu'en 2017, date de la fin du mandat de François Hollande.

L'exercice s'apparente à un vote sur la politique générale du chef de l'Etat, au taux de popularité déjà très bas et qui a remanié en avril son équipe gouvernementale après un désaveu cinglant lors d'un scrutin municipal en mars.

Le plan de rigueur avait été annoncé en janvier par François Hollande mais c'est le nouveau Premier ministre Manuel Valls, qualifié par la gauche de la gauche de "social-libéral", qui en a dévoilé les détails après sa nomination.

"C'est un vote de confirmation du vote de confiance du 8 avril" entérinant le discours de politique générale de Manuel Valls, juge le porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée Thierry Mandon. "Le crash-test à gauche de Valls" titrait pour sa part lundi le quotidien Libération.

Alors que onze députés du parti socialiste (sur 291) s'étaient abstenus lors du vote de confiance, ils devraient être encore plus nombreux mardi en dépit des rappels à l'ordre du président de groupe Bruno Le Roux brandissant le spectre d'une crise politique en cas de vote négatif.

Depuis l'annonce du plan d'économies pour réduire le déficit public à 3% du PIB dès 2015 (contre 4,3% en 2013), la révolte n'a fait que gronder.

Aux yeux d'une partie de la majorité, ce plan affecte en priorité les plus fragiles et obère les chances d'un retour de la croissance. Les plus hostiles à ce plan protestent en particulier contre le gel des prestations sociales jusqu'en octobre 2015.

"J'ai été mandatée en 2012 pour faire une France plus juste et et plus égalitaire: là, le compte n'y est pas", a résumé une députée socialiste, Chantal Guittet.

L'entourage du chef de l'Etat fait valoir que "le Premier ministre, avec les ministres, a engagé un dialogue qui n'est pas terminé", évoquant des réunions prévues lundi. "Mardi, le Premier ministre ira devant le groupe PS avec des éléments de réponses notamment sur la question des petites retraites et du plan pauvreté". "Ces réponses devront emmener l'essentiel du groupe PS vers le vote positif", juge-t-on à l'Elysée.

Rappelant que le PS avait fait plusieurs propositions au gouvernement - là encore sur les petits retraites, les fonctionnaires, le plan pauvreté -, le nouveau patron du parti Jean-Christophe Cambadélis a estimé dimanche que, dès lors que ces demandes seront "satisfaites", les députés devront "faire bloc".

Signe de l'importance de l'enjeu, un bureau national extraordinaire du PS organisé pour l'occasion lundi après-midi fixera la ligne du parti.

Dans le Journal du dimanche, plusieurs membres du groupe PS à l'Assemblée ont appelé leurs collègues à voter pour le texte, dans lequel ils saluent "un compromis entre la réduction de la dette et le soutien à la croissance".

A partir de 40 abstentions socialistes, le résultat pourrait dépendre de l'abstention envisagée par quelques députés de l'opposition, ce qui serait aussi une sorte de camouflet pour l'exécutif.

Yves Jégo, président par intérim du parti UDI (centre droit), a fait savoir ce week-end que certains membres de son groupe pourraient voter le texte, à condition que l'exécutif s'engage sur de nouvelles mesures économiques.

Ce week-end, Manuel Valls a assuré qu'il ne comptait pas sur l'opposition "pour compenser je ne sais quel vote", ajoutant qu'il était "confiant" sur l'issue de la consultation.

bur-blb/prh/ml

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