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Alstom: les dirigeants de General Electric, Siemens et Bouygues reçus par Hollande

Alstom: les dirigeants de General Electric, Siemens et Bouygues reçus par Hollande

Le président François Hollande reçoit lundi les patrons des géants industriels américain General Electric et allemand Siemens qui convoitent la société Alstom, "fleuron" d'une industrie française en berne.

Le patron de General Electric, Jeffrey Immelt, qui souhaite racheter les actifs d'Alstom dans l'énergie, est reçu dans la matinée à l'Elysée.

Joe Kaeser, patron du groupe allemand Siemens, sera lui reçu à 16H00 GMT avant Martin Bouygues, actionnaire de référence du groupe Alstom.

Le géant américain, 305.000 salariés dans le monde et 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires, souhaite racheter les actifs d'Alstom dans l'énergie. Ces divisions spécialisées dans les équipements pour centrales thermiques, les lignes à haute tension ou encore les énergies renouvelables, représentent plus de 70% de l'activité d'Alstom et un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros.

Les négociations seraient déjà bien avancées avec le groupe français dirigé par Patrick Kron, pour une transaction estimée par la presse à quelque 10 milliards d'euros, qui ne concernerait pas la branche transports, fabriquant les trains à grande vitesse (TGV), source de fierté française. Le groupe diversifié Bouygues, premier actionnaire d'Alstom avec 29,4%, serait favorable à l'opération.

Mais l'Allemand Siemens est venu jouer les trouble-fête: dimanche matin, il a annoncé dans un bref communiqué avoir fait part à Alstom "de sa disposition à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future".

Le groupe allemand aurait proposé par écrit de reprendre l'activité énergie d'Alstom convoitée par GE contre une somme en numéraire, à laquelle s'ajouterait "la moitié de sa branche transports", ont affirmé plusieurs médias.

Bien que l'Etat français ne soit plus actionnaire de l'entreprise depuis 2006, le gouvernement, qui a mis la lutte contre le chômage et la désindustrialisation de la France au coeur de son projet politique, s'est invité avec force dans le dossier.

Lundi, le ministre français du Travail François Rebsamen a dit vouloir "que tous les emplois soient sauvegardés".

"Ce que je souhaite c'est que l'indépendance énergétique soit maintenue, que les centres de décisions restent en France et (...) que tous les emplois soient sauvegardés", a-t-il déclaré sur France Inter.

Selon Arnaud Montebourg, l'offre de GE "pose un problème pour une raison simple, c'est que l'essentiel d'Alstom, 75% de l'entreprise, 65.000 salariés dans le monde vont être dirigés depuis le Connecticut".

"Nous avons dit que cette situation était inacceptable", a rappelé M. Montebourg, n'excluant ni un rachat par l'Etat de la part de Bouygues dans Alstom (environ 29% du capital), ni une éventuelle nationalisation temporaire, toutefois jugée "prématurée".

M. Montebourg a déclaré "refuser qu'Alstom, en trois jours, décide de vendre 75% d'un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants".

"Les entreprise françaises ne sont pas des proies, en revanche nous sommes disponibles pour nouer des alliances qui nous permettent de nous armer dans la mondialisation", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il était favorable à un rapprochement d'Alstom avec l'Allemand Siemens.

Dimanche soir, le conseil d'administration d'Alstom s'est donné 48 heures, jusqu'à mercredi matin pour se prononcer en faveur de l'une des deux propositions.

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