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Centrafrique: l'évacuation de minorités religieuses seulement en dernier recours

Centrafrique: l'évacuation de minorités religieuses seulement en dernier recours

L'évacuation, en République centrafricaine, de minorités religieuses doit être une mesure de "dernier recours", ont déclaré vendredi deux experts de l'ONU, souhaitant aussi qu'elle soit précédée d'une consultation des interessés et conforme aux normes internationales.

Les deux experts sont des rapporteurs spéciaux sur les droits de l'Homme, le Zambien Chaloka Beyani, en charge des personnes déplacées internes, et la Hongroise Rita Izsak, en charge des questions des minorités.

Lundi, avec l'aide de l'ONU et sous la protection des forces internationales, 93 musulmans ont été transférés de Bangui, où ils étaient menacés par des milices à majorité chrétienne, à Bambari, à 300 km au nord-ouest de la capitale.

Quelque 1.300 autres devaient suivre mais le gouvernement centrafricain s'y est opposé, leur évacuation revenant à quasiment vider Bangui de ses derniers musulmans.

Même dans une situation aussi extrême, il est important de s'assurer que les communautés concernées soient en mesure de prendre leur propre décision, ont indiqué les deux experts de l'ONU.

"Le dilemme entre rester et risquer sa vie ou être évacué est très lourd pour les membres des minorités religieuses en République centrafricaine", ont-ils ajouté dans un communiqué.

"Les évacuations doivent être décidées au cas par cas, avec le plein consentement des personnes concernées. Il est important que chacun ait le droit de décider de rester ou d'être évacué avec la garantie d'un retour dans la sécurité et la dignité, une fois que les conditions le permettent", a déclaré M. Beyani.

Mme Izsak a fait part de son inquiétude face à la situation des personnes déplacées en Centrafrique, en majorité de confession musulmane, et réclamé la protection des droits des minorités.

"La situation dans le pays est extrêmement grave et la nécessité de sauver des vies doit être une préoccupation majeure, au regard du niveau actuel de violence et de l'échelle des déplacements", a-t-elle indiqué.

"Une évacuation ne doit être entreprise que si elle est absolument nécessaire pour sauver des vies et ne doit engendrer qu'un déplacement à court terme, avec une perspective de retour dans le foyer", a-t-elle ajouté.

"Qu'elles restent là où elles sont ou qu'elles soient évacuées, ces personnes doivent être protégées de façon urgente et pleinement consultées sur ce qui leur arrive dans le court, moyen et long terme", a-t-elle conclu.

mnb/apo/aub/jlb

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