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La Grèce sur la voie d'un allègement de dette malgré un déficit encore très élevé

La Grèce sur la voie d'un allègement de dette malgré un déficit encore très élevé

La Grèce a toujours un énorme déficit public mais, hors charges liées à la crise, elle a réussi en 2013, au prix d'énormes privations ces dernières années, à dégager un excédent, ouvrant la voie, espère Athènes, à un nouvel aménagement de la dette.

Le déficit public du pays a atteint 12,7% du PIB en 2013, plombé par les intérêts d'une gigantesque dette de 175,1% du PIB et par le soutien au secteur bancaire du pays, selon les chiffres confirmés mercredi par Eurostat.

Mais si on exclut ces intérêts (4% du PIB) et d'autres mesures liées à la crise (9,5%) comme ce soutien aux banques, la Grèce a dégagé un excédent de 1,5 milliard d'euros en 2013, soit 0,8% du PIB, a indiqué Simon O'Connor, porte-parole du commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Ces calculs, a-t-il expliqué, ont été réalisés par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) "en coopération étroite avec le gouvernement grec".

"Nous sommes bien en avance sur les objectifs prévus (...) ce qui reflète le progrès remarquable du pays en matière d'assainissement de ses finances publiques depuis 2010", lors de l'éclosion de la crise de la dette, a souligné Simon O'Connor.

Hors charges liées au soutien des institutions financières, le déficit public s'élève à 2,1% du PIB contre 6,2% en 2012, s'est félicité de son côté le gouvernement grec.

"Les données d'Eurostat confirment un excédent primaire, ce qui renforce la position du pays pour réclamer un règlement définitif de la soutenabilité à long terme de la dette publique", s'est surtout félicité le vice-ministre Finances grec Christos Staïkouras à Athènes lors d'une déclaration à la presse quelques minutes avant l'annonce officielle des données d'Eurostat.

La Grèce, qui assume depuis le 1er janvier la présidence tournante de l'UE, espère obtenir de ses partenaires un nouvel allègement de sa dette, deux ans après une restructuration importante qui avait permis l'effacement de 107 milliards d'obligations détenues par le secteur privé, surtout par les banques.

Ces discussions pourraient avoir lieu "dans la deuxième moitié de l'année", a affirmé M. O'Connor, tout en estimant qu'actuellement "oui, la dette grecque est soutenable".

Pour M. Staïkouras, "les sacrifices du peuple grec ont commencé à avoir des résultats (...) après des années très difficiles pour les ménages et les entreprises et l'économie se trouve en meilleure position".

Selon lui, la preuve de l'amélioration de l'économie du pays est son retour sur les marchés des obligations à moyen terme il y a deux semaines, lors de la première émission du pays depuis quatre ans qui lui a permis de lever trois milliards d'euros à 4,95% sur cinq ans.

M. Staïkouras a noté que la réalisation de l'excédent primaire intervient "exactement quatre ans après le recours du pays au mécanisme de sauvetage de l'UE et du FMI et la signature du premier prêt au pays" de 110 milliards d'euros, suivi d'un second de 130 milliards deux ans plus tard. En échange, UE, BCE et FMI ("la troïka") ont imposé une cure d'austérité draconienne.

Depuis, des coupes importantes dans les salaires et retraites ainsi qu'une hausse considérable des taxes, ont plongé le pays dans une grave récession tandis que le chômage a plus que triplé, s'élevant actuellement à 27%, l'un des plus importants de la zone euro.

Le gouvernement actuel du Premier ministre conservateur Antonis Samaras, à la tête d'un gouvernement de coalition droite-socialistes, avait annoncé en février que 70% de l'excédent primaire de 1,5 milliard d'euros serait distribué aux citoyens les plus démunis, tandis que 30% seulement serait destiné au remboursement des intérêts de la dette.

Jusqu'ici plus de 200.000 Grecs ont demandé à bénéficier de "ce dividende social", qui doit s'élever à 450 euros pour chacun, selon la presse grecque.

bur-hec/od/abk

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