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Un ambitieux front de centre-gauche émerge en Argentine

Un ambitieux front de centre-gauche émerge en Argentine

Un front de centre-gauche rassemblant socialistes et radicaux s'est formé mardi en Argentine avec l'objectif de vaincre le mouvement péroniste au pouvoir, lors de l'élection présidentielle d'octobre 2015.

Lors de la présidentielle de 2011, le dauphin de Cristina Kirchner (réélue au 1er tour avec 54%), le chef de file du Parti socialiste, Hermès Binner, avait totalisé 17% des voix, devant Ricardo Alfonsin, de l'UCR (Union civique radicale, au pouvoir de 1983 à 1989), avec 11%.

Le front d'union du centre-gauche (FAU) comprend au total huit partis politiques. Des primaires en août 2015 désigneront un candidat unique qui sera probablement Hermès Binner, ancien gouverneur de la province agro-industrielle de Santa Fé, Ernesto Sanz ou Julio Cobos, deux dirigeants de l'UCR.

Pour l'instant, le maire conservateur de Buenos Aires, Mauricio Macri, est le seul candidat déclaré pour la présidentielle de 2015.

Les plus sérieux prétendants sont tous deux issus de la mouvance péroniste, qui a alterné au pouvoir avec les radicaux depuis la Seconde Guerre mondiale, hors dictatures militaires: Daniel Scioli, gouverneur de la province clé de Buenos Aires qui regroupe 16 des 41 millions d'Argentins, et le député Sergio Massa, dissident kirchnériste.

"Les enquêtes signalent clairement une synergie très intéressante", estime le politologue Federico Aurelio, qui place MM. Scioli et Massa en tête des intentions de vote à un an et demi du scrutin.

Une controverse agite cependant le FAU. Certains candidats comme la démocrate-chrétienne Elisa Carrio (2% en 2011) ou le radical José Cobos sont partisans d'une alliance au second tour avec le PRO (Proposition républicaine, centre-droit) de Mauricio Macri pour barrer la route aux péronistes.

"Nous ne sommes pas là pour faire de la figuration, mais pour gouverner l'Argentine" et pour cela, il faut "une construction collective avec les forces en présence", prévient Ernesto Sanz, président de l'UCR.

L'UCR, au pouvoir après la dictature pendant le mandat de Raul Alfonsin (1983-1989), traîne comme un boulet son dernier passage à la présidence, quand le président radical Fernando de la Rua (1999-2001) a démissionné et s'est enfui du palais présidentiel en hélicoptère alors que la crise économique éclatait.

Le mouvement péroniste, qui se réclame du général Juan Peron (1946-1955, 1973-1974), est aux affaires depuis 2003 en Argentine. Nestor Kirchner (2003-2007) puis sa femme Cristina (depuis 2007) ont donné au péronisme une orientation centre-gauche en se rapprochant du Venezuela et de Cuba, ce qui déplaît aux caciques du parti.

Avant cela, le président péroniste Carlos Menem (1989-1999) avait mené une politique ultralibérale, privatisant la plupart des entreprises publiques du pays.

Le camp de la présidente Cristina Kirchner, qui ne peut pas postuler pour un 3e mandat consécutif, pourrait adouber Daniel Scioli ou présenter un 3e candidat péroniste.

jos/pb/ap/plh

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