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Le leader des Tatars interdit d'accès en Crimée pour cinq ans (assemblée tatare)

Le leader des Tatars interdit d'accès en Crimée pour cinq ans (assemblée tatare)

Le leader des Tatars de Crimée, Moustafa Djemilev, a été interdit d'accès pendant cinq ans sur ce territoire ukrainien rattaché en mars à la Russie, a annoncé mardi la Medjlis, l'assemblée des Tatars de Crimée.

En quittant la Crimée pour Kiev mardi matin, M. Djemilev s'est vu remettre par les gardes-frontières un document lui interdisant d'entrer dans la Fédération de Russie jusqu'au 19 avril 2019, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Medjlis, Lilia Mouslimova.

"Cette décision montre à quel État +civilisé+ on a affaire", a réagi M. Djemilev sur le site d'information en ligne zn.ua.

Une source au sein des forces de l'ordre de la Crimée a cependant indiqué à l'agence russe Ria-Novosti que "la partie russe n'avait jamais interdit d'accès en Crimée le député ukrainien Moustafa Djemilev".

Le Parlement de la Crimée a également indiqué "n'avoir pris aucune décision dans ce sens", selon la même source.

Interrogé par l'AFP, le Service Fédéral de Sécurité (FSB) n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Le Service Fédéral de protection des frontières n'était pas joignable.

Moustafa Djemilev, leader historique des Tatars de Crimée, a dénoncé à plusieurs reprises l'"annexion" de la péninsule,située dans le sud de l'Ukraine, à la Russie.

Juste avant le référendum sur le rattachement de la péninsule à Moscou, que le leader des Tatars a appelé à boycotter, M. Djemilev a eu un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine au cours duquel il a défendu "l'intégrité territoriale de l'Ukraine" et dénoncé "l'illégitimité" du scrutin.

Lundi matin, une trentaine d'hommes en tenue de camouflage se sont rendus au Medjlis, l'assemblée représentative des Tatars de Crimée à Simféropol, pour retirer le drapeau ukrainien qui y flottait depuis le 19 avril, à la demande de M. Djemilev, leader historique des Tatars de Crimée.

Dans un geste en faveur de cette minorité, le président russe Vladimir Poutine a signé lundi un décret sur la réhabilitation des Tatars de Crimée en tant que peuple victime de répression sous Staline.

Les Tatars de Crimée, qui représentent environ 12% de la population de la péninsule, ont largement boycotté le référendum du 16 mars qui a abouti au rattachement de la Crimée à la Russie.

Cette communauté se méfie de Moscou depuis que Joseph Staline, qui les accusait d'avoir collaboré avec les Allemands, a ordonné leur déportation en masse de la Crimée vers l'Asie centrale à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

Ils n'ont été autorisés à retourner en Crimée qu'après la perestroïka, à la fin de l'époque soviétique. L'Ukraine n'a jamais adopté de loi sur leur réhabilitation, et les Tatars sont toujours confrontés à des questions de propriété de la terre notamment.

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