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L'industrie de la bière, mousseur économique?

L'industrie de la bière, mousseur économique?

Avec ses 10 millions d'amateurs partout au Canada, l'industrie de la bière joue un rôle important dans l'économie canadienne. Pour chaque dollar qu'un ménage dépense pour se procurer de la bière, 1,12 $ revient à l'économie.

Un texte de Valerie-Micaela Bain

La bière que produisent les brasseurs génère plus de 14 milliards de dollars à l'activité économique du pays. On estime que la production, la distribution et la vente de bière soutiennent 163 200 emplois au pays, ou 1 emploi sur 100.

En 2012, les brasseurs employaient près de 12 000 personnes d'un océan à l'autre. Par exemple, la brasserie Molson Coors compte à elle seule plus de 3000 employés à Terre-Neuve, au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique.

Au Québec, où sont établis les trois plus grands brasseurs du pays - Labatt, Molson Coors et Sleeman -, les employés gagnent près du double du salaire moyen des Québécois.

« Ce sont des emplois qui sont rémunérés en moyenne à 75 400 $ par emploi et ce sont des emplois qui sont pour la plupart syndiqués; donc un type d'emploi que l'on retrouve de moins en moins et qui vaut la peine d'être préservé », a expliqué Philippe Batani, président de l'Association des brasseurs du Québec.

L'effet boule de neige

Le succès des brasseurs est aussi celui de milliers d'autres compagnies du pays. Il y a notamment :

  • les agriculteurs, qui produisent l'orge et le houblon;
  • les compagnies de transport, qui acheminent la matière première aux brasseries;
  • les fournisseurs d'eau potable, d'électricité et de gaz naturel dans les usines;
  • les agences publicitaires et de marketing, qui mettent la bière en marché dans les magasins, les bars et les restaurants.

« Acheter de la bière dans l'une ou l'autre des provinces, c'est soutenir une chaîne d'approvisionnement qui peut s'étendre d'un océan à l'autre, des brasseurs du Nouveau-Brunswick et du Québec, aux grossistes de la Colombie-Britannique, en passant par les producteurs céréaliers de la Saskatchewan, sans mentionner tous les acteurs de l'industrie des transports, ici et là. Autrement dit, la consommation de bière dans une province profite aux emplois dans plusieurs provinces et territoires », a estimé une étude fournie par le Conference Board du Canada.

Au Québec, pour chaque emploi que crée Labatt, Molson Coors et Sleeman, 10,8 emplois sont aussi créés ailleurs dans l'économie québécoise.

Molson Coors détient à elle seule plus de 1400 fournisseurs. « On investit 240 millions de dollars auprès de nos fournisseurs chaque année, c'est énorme. Ça fait vivre plusieurs personnes », a affirmé François Lefebvre, chef des affaires de l'entreprise chez Molson Coors.

Par exemple, 60 % de la production de bouteilles de l'usine Owen Illinois de Pointe-Saint-Charles est destinée au marché canadien de la bière. « On sort pour 1,2 million de bouteilles de bière par jour, qui représentent autour de 432 millions de bouteilles de bière annuellement », a souligné François Cartier, directeur de l'usine. Son chiffre d'affaires s'élève à 130 millions de dollars.

Parmi les 400 employés, on compte des opérateurs, des techniciens en mécanique, en électricité et des ingénieurs. Ils gagnent en moyenne 24 $ l'heure en plus des avantages sociaux.

« On a besoin de ces emplois-là au Québec. C'est une usine qui est en pleine expansion, c'est un marché qui est intéressant », a poursuivi M. Cartier.

Owen Illinois a elle aussi des fournisseurs qui profitent du marché de la bière.

De l'argent dans les coffres de l'État

Les gouvernements profitent aussi des succès de l'industrie brassicole. Ils reçoivent d'importantes sommes en taxes spécifiques sur l'alcool, en taxe d'accise fédérale et taxes de vente provinciales et en TPS. Ils s'en sont tirés à bon compte entre 2009 et 2011, avec des recettes fiscales de 5,8 milliards de dollars.

Et il ne faut pas oublier les fournisseurs, qui eux aussi paient des impôts aux différents paliers de gouvernement.

Une industrie en déclin?

Bien que la bière reste la boisson alcoolisée préférée des Canadiens, on constate que sa consommation a décliné d'un peu moins de 2 % entre 2011 et 2012, au profit du vin.

L'industrie conserve tout de même sa longueur d'avance sur le marché vinicole et des spiritueux, puisqu'elle est trois fois et demie plus grande que celle du vin.

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