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Boston célèbre dans la rue son marathon, un an après les attentats

Boston célèbre dans la rue son marathon, un an après les attentats

Quelque 36.000 coureurs participaient lundi au célèbre marathon de Boston (nord-est des Etats-Unis), encouragés par des dizaines de milliers de spectateurs déterminés à célébrer cette grande fête sportive, un an après le double attentat de 2013.

Les mesures de sécurité ont été renforcées, avec notamment plus de 3.500 policiers mobilisés, deux fois plus que l'an dernier. Aucun sac n'était autorisé pour les coureurs, et des contrôles de sécurité étaient installés tout le long du parcours, en plus de nombreuses caméras de surveillance.

Sous un soleil radieux, une minute de silence a été observée à 8H45 (12H45 GMT) avant la première vague de départs, pour rendre hommage aux trois personnes tuées -dont un enfant- et 264 blessées l'an dernier, par l'explosion de deux bombes artisanales près de la ligne d'arrivée.

"Nous voulons montrer que l'esprit du coureur est très résistant et fort. Cette année nous revenons plus nombreux et meilleurs que jamais", a déclaré à l'AFP, peu avant le départ Amby Burfoot, 67 ans, le gagnant de la course en 1968, qui n'avait pas pu terminer l'an dernier en raison du double attentat.

"Les gens de Boston seront là, deux fois plus nombreux et deux fois plus bruyants", a-t-il prédit, estimant que l'édition 2014 du marathon serait "la plus grande" de tous les temps.

"C'est plus qu'une simple course", a expliqué aussi à l'AFP Josef Klobusnik, un Slovaque de 55 ans qui vit dans le Minnesota (nord), et est de retour à Boston alors qu'il n'avait pas couru en 2013.

Sur la ligne d'arrivée, un petit mémorial, décoré de chaussures de course et de fleurs, a été installé en mémoire des victimes. "Nous ne les oublierons jamais", a écrit une main anonyme dans un coeur rouge sur une carte, accompagnée de quatre petites croix : trois pour les morts du marathon, et une quatrième pour un policier tué dans leur fuite par les auteurs du carnage, deux frères musulmans d'origine tchétchène, Tamerlan et Djokhar Tsarnaev.

Quelque 36.000 coureurs, 9.000 de plus que l'an dernier, étaient inscrits, la deuxième plus forte participation jamais enregistrée pour le plus vieux marathon du monde, disputé sans interruption depuis 1897. Le record absolu - 38.708 - datait de 1996, pour le centenaire de la course.

Le gouverneur de l'Etat du Massachusetts, dont Boston est la capitale, a souligné le désir des autorités de trouver "un équilibre entre une sécurité renforcée et l'ambiance familiale" de ce grand rassemblement sportif.

La fierté de la ville, et sa détermination s'affichait sur de nombreux tee-shirts, banderoles et panneaux clamant "Boston Strong" le long du parcours mais aussi devant les magasins, hôtels et restaurants.

"Ici, nous ne laissons pas les terroristes gagner. Nous revenons, ils ne vont pas nous arrêter", déclare près de la ligne d'arrivée Rudy Duplissis, installé sur sa chaise pliante. Il est venu avec sa femme Claire, encourager leur fille Leah qui court pour la 3e fois.

Claire dit se sentir "en sécurité. Ils ont pris assez de mesures", estime-t-elle.

Parmi les blessés l'an dernier, une quinzaine ont dû être amputés.

Conjurant la peur, Heather Abbott, amputée en dessous du genou, devait être sur la ligne d'arrivée pour applaudir Peter Riddle et Erin Chatham, deux inconnus devenus des amis, qui s'étaient portés à son secours. "Elle court pour la première fois le marathon, et Peter aussi", dit-elle très émue.

L'an dernier, la victoire de l'Ethiopien Lelisa Desisa était passée quasi-inaperçue. Il était aussi lundi à Boston, pour ce marathon figurant parmi les six plus importants du monde.

Pour "montrer que je n'ai pas peur". L'Ethiopien de 24 ans a rencontré plusieurs des victimes des attentats, "une source d'inspiration", dit-il.

Des deux auteurs des attentats, qui vivaient depuis plusieurs années à Boston et ont affirmé avoir agi seuls, un seul est encore en vie. L'aîné des frères, Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, avait été tué le 19 avril, quatre jours après les attentats, après une course poursuite avec la police. Djokhar, 19 ans à l'époque, sera arrêté, grièvement blessé, quelques heures plus tard. Inculpé notamment d'attentat, il doit être jugé le 3 novembre et encourt la peine de mort.

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