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Amby Burfoot, le marathon 2014 pour l'amour de Boston

Amby Burfoot, le marathon 2014 pour l'amour de Boston

Amby Burfoot avait gagné le marathon de Boston en 1968. A 67 ans, il y est revenu lundi en dépit d'ennuis de santé, pour témoigner de son amour pour la ville américaine endeuillée l'an dernier par un double attentat.

L'an dernier, il n'avait pas pu finir, en raison du drame. Et avant la course de lundi, il avait imprimé 200 cartes, pour les spectateurs sur le parcours: "Merci, fans du marathon de Boston, pour votre soutien depuis 118 ans à tous les coureurs, lents ou rapides. Sans vous, le marathon ne serait pas cette course incroyable que nous aimons tant", pouvait-on y lire.

"J'en ai imprimé 200, j'aurais dû en faire 2.000", a-t-il confié à l'AFP. "Ce sont les gens de Boston, les fans, les spectateurs qui ont été tués l'an dernier, pas les coureurs".

Il a fini la course lundi en 4 heures, 42 minutes et 48 secondes, plus de deux heures derrière le gagnant.

C'est à Boston que cet Américain avait commencé sa carrière de marathonien en 1965. C'est là qu'il a gagné son premier marathon trois ans plus tard.

"Boston a été mon premier marathon il y a 49 ans, et c'est pour toujours mon préféré. Pour moi, Boston c'est la terre promise, c'est l'endroit où j'ai toujours voulu être", dit-il avec émotion.

Depuis sa victoire, il y est revenu tous les cinq ans courir le marathon. Le 15 avril 2013, il se trouvait à 800 mètres de la ligne d'arrivée quand deux bombes artisanales cachées dans des sacs à dos posés sur le sol ont explosé, tuant trois spectateurs dont un enfant et faisant 264 blessés.

"On ne savait pas ce qui se passait. J'étais un coureur parmi 5.000, on nous a arrêtés, et ils nous ont juste dit +partez+", se souvient-il. Sa femme lui apprendra le drame quelques minutes plus tard par téléphone, lui demandant de rentrer immédiatement à l'hôtel.

"Je n'ai pas eu peur, je n'ai rien vu ni entendu", reconnaît-il. "Mais quand nous avons réalisé ce qui s'était passé, que le marathon avait été interrompu de cette façon horrible, nous, les coureurs, avons su immédiatement que nous voulions revenir l'année suivante, nous réapproprier la course, pour les coureurs, pour les gens de Boston", insiste-t-il.

Pour Burfoot, cela n'a pas été facile. Il a eu de graves ennuis de santé d'octobre à décembre, a plongé dans la dépression. "J'étais tellement malade, je ne pensais pas pouvoir courir le marathon. Mais le 3 janvier, j'ai commencé à aller mieux. Et je me suis senti bien chaque jour depuis".

"C'est le marathon le plus émouvant de ma vie", ajoute cet homme barbu à lunettes.

Il faisait partie lundi avec une centaine de personnes de l'équipe MR8, appelée ainsi en hommage à Martin Richard, petit garçon de huit ans tué dans le double attentat perpétré par deux frères musulmans d'origine tchétchène. L'équipe a déjà récolté presque un million de dollars pour une fondation spécialisée dans l'éducation et le sport.

"J'ai toujours dit que le marathon de Boston en 1996, pour le centenaire, était la plus grande course de l'histoire de la planète. Mais je pense que celui-ci est encore plus grand", estime Burfoot. "Car nous sommes tous là pour dire que Boston est vivante, que Boston est forte, que Boston sera toujours là".

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