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Ukraine : incident armé meurtrier dans un village aux mains des séparatistes

Ukraine : incident armé meurtrier dans un village aux mains des séparatistes

Un policier inspecte les carcasses métalliques de deux voitures calcinées. Aucune trace de leurs occupants, accusés par les militants pro-russes de faction à un barrage improvisé à Bilbasivka, dans l'est de l'Ukraine, d'avoir abattu trois d'entre eux.

"Quatre voitures sont arrivées pleins phares dans la nuit (de samedi à dimanche). Ils (leurs passagers) ont immédiatement ouvert le feu à l'arme automatique. Ce n'étaient pas des soldats de l'armée régulière (ukrainienne). Ils n'avaient pas d'uniforme", raconte Evgueni Bondarenko, à la sortie du village.

"Ce sont des bandits de Pravy Sektor", des nationalistes ukrainiens, ajoute ce retraité âgé de 62 ans, qui déclare avoir assisté à l'assaut. "Maintenant, ici (à Bilbasivka), nous devons nous armer pour nous défendre. Nous n'avons plus confiance en personne".

Des oeillets rouges ont été déposés près de l'empilement de pneus surmonté d'un drapeau russe à quelques mètres duquel les corps de deux des séparatistes tués viennent d'être emmenés dans une camionnette.

L'un d'entre eux était un homme d'une cinquantaine d'années, a constaté un photographe de l'AFP.

"C'était notre voisin à Bilbasivka, Sergueï Roudenko", "un chauffeur de car scolaire", affirment Evgueni Bondarenko et Olga, une villageoise arrivée sur place peu après la fusillade.

Selon le récit fait par cette dernière, un autre de ces miliciens, blessé à la tête, est mort dans l'ambulance qui l'emmenait à l'hôpital de Slaviansk, ville quadrillée par des détachements de militants pro-russes, à une quinzaine de kilomètres de là.

"Ils n'avaient pas d'armes, ils n'avaient que ça", poursuit-elle, montrant deux matraques posées sur la chaussée, près du barrage des militants pro-russes.

Le policier protégé par un gilet pare-balles qui se penche sur les carcasses de deux 4x4 blancs en plein milieu de la route reconnaît, quant à lui, ne pas savoir comment, dans ces circonstances, ils ont pris feu.

Un homme encagoulé, une kalachnikov en bandoulière, fait les cent pas à côté.

Combien d'assaillants ont été tués dans la fusillade ?

Deux, d'après le bilan fourni par les autorités locales. Impossible de vérifier. Les survivants ont emporté les cadavres, assurent les témoins.

Il s'agit des premiers morts en Ukraine dans des affrontements armés depuis l'attaque jeudi dernier d'une caserne de l'armée ukrainienne par des inconnus à Marioupol (sud).

A Slaviansk, une voiture munie d'un porte-voix arpentait dimanche après-midi les artères de cette place-forte des pro-russes pour y annoncer l'entrée en vigueur du couvre-feu décrété après l'incident de Bilbasivka.

"De minuit à six heures du matin, il est interdit de circuler dans les rues", avait en effet auparavant fait savoir Viatcheslav Ponomarev, le maire autoproclamé pro-russe de Slaviansk.

Celui-ci a, en outre, imploré le président russe d'envoyer des troupes pour protéger ses concitoyens.

"Vladimir Vladimirovitch (Poutine), nous sommes une petite ville de province et des fascistes essaient de nous envahir. Ils tuent nos frères", a-t-il déclaré pendant une conférence de presse.

"C'est pourquoi, nous vous demandons d'étudier dans les plus brefs délais la possibilité de faire intervenir des forces de maintien de la paix pour défendre la population pacifique face à Pravyi Sektor et à la Garde nationale (ukrainienne, récemment constituée) qui n'apportent que la mort. Ils veulent faire de nous des esclaves, ils ne discutent pas avec nous, mais ne font que nous tuer", a ajouté M. Ponomarev.

Les miliciens présents aux innombrables barrages érigés à Slaviansk se montraient dans le même temps de plus en plus nerveux, inspectant attentivement la plupart des véhicules, contrairement aux jours précédents.

bds/nm/sym

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