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Le monde pleure Garcia Marquez, les funérailles pas encore annoncées

Le monde pleure Garcia Marquez, les funérailles pas encore annoncées

Auteurs, lecteurs, politiques et artistes du monde entier saluaient encore vendredi la mémoire de l'écrivain colombien, Prix Nobel de littérature, Gabriel Garcia Marquez, mort la veille à son domicile à Mexico, à l'âge de 87 ans.

La dépouille de l'auteur de "Cent ans de solitude", prix Nobel 1982, sera incinérée au cours d'une cérémonie privée, selon un bref communiqué de la famille, qui ne précise ni la date ni le lieu de dispersion ou de dépôt des cendres.

Les causes de la mort de l'écrivain et journaliste qui a inspiré des générations d'auteurs, n'ont pas non plus été annoncées officiellement, mais il avait récemment été hospitalisé pour une pneumonie et avait quitté l'hôpital le 8 avril.

Dans la maison de Garcia Marquez, située dans le quartier résidentiel de Pedregal, au sud de Mexico, sa veuve Mercedes Barcha, et ses fils Rodrigo et Gonzalo, recevaient en privé plusieurs visites.

"Mercedes est paisible, elle va très bien, elle répond constamment au téléphone. Elle est emplie de tristesse, mais paisible", a raconté à la presse massée devant la résidence le journaliste mexicain Jacobo Zabludovsky à sa sortie des lieux.

Fleurs et cadeaux continuaient également d'affluer, notamment un bouquet de marguerites et de roses blanches avec un message de condoléances de la chanteuse colombienne Shakira.

Dans la nuit, la famille avait reçu en privé quelques écrivains mexicains, tels Hector Aguilar Camin, Angeles Mastretta et Xavier Velasco, ainsi que quelques proches et amis.

Mercedes Barcha et ses fils ont décidé qu'il n'y aurait pas d'honneurs funèbres rendus à la maison funéraire où sa dépouille a été transportée jeudi escortée par un important cordon policier.

En Colombie, où un deuil national de trois jours a été décrété, la population célébrait le Vendredi saint avec, dans les prières et les coeurs, la passion vouée à Gabriel Garcia Marquez.

A Bogota, les journaux ont diffusé des éditions spéciales, événement rarissime en ce jour férié où la presse ne paraît habituellement pas. "Immortel", proclamait notamment en Une El Espectador, son ancien employeur.

"Bien sûr que je vais prier pour lui. Je vais demander au Christ de le placer près de lui comme il se doit. C'était un homme immense", a lancé à l'AFP, les yeux rougis, Doris Vidales, une mère au foyer de 58 ans, en route pour aller s'agenouiller devant la vierge de Montserrate sur les hauteurs de Bogota.

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a proposé à la famille de Garcia Marquez tout le soutien nécessaire pour un hommage dans son pays "au plus grand Colombien de tous les temps".

Dans son village natal d'Aracataca (nord), des hommages spontanés lui étaient rendus dans sa maison transformée en musée.

"Dès que la nouvelle est tombée, des gens sont venus immédiatement. Ils ont commencé à allumer des bougies (...) Nous avons décrété cinq jours de deuil avec le maire", a ainsi expliqué à l'AFP Rubiela Reyes, guide au musée où s'amoncellent également messages, photos, fleurs et amulettes.

Dans le bourg, qui a inspiré à l'auteur Macondo, où se déroule l'action de "Cent ans de solitude", des chanteurs populaires entonnaient également des refrains en hommage à l'illustre citoyen, dont le maire espère que les cendres reposeront dans sa localité.

"Nous ne pouvions pas ne pas venir", a raconté à l'AFP Aida Maestre, mère au foyer de 60 ans, qui passait le week-end de Pâques sur la côte caribéenne, à 70 km d'Aracataca.

"Avant lui, nous n'existions même pas sur la carte de la Colombie", a rappelé dans la presse locale l'ancien maire, Pedro Sánchez Rueda.

Le Mexique, pays où il habitait depuis les années 60, se préparait, quant à lui, à lui rendre un hommage national lundi au Palais des Beaux-Arts de Mexico.

La mort de l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole, a déclenché dès jeudi une avalanche de messages de condoléances venus aussi bien du monde littéraire que du monde politique et d'admirateurs dans tous les pays, de Barack Obama au prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa en passant par la Chilienne Isabel Allende.

Le président cubain Raul Castro a également joint sa voix à celle de nombreux autres chefs d'Etat de la région. "Les Cubains ont perdu un grand ami, intime et solidaire", a-t-il affirmé en présentant ses plus sincères condoléances" à la famille du prix Nobel.

"L'oeuvre d'hommes tels que lui est immortelle", a ajouté Raul Castro, dont le frère Fidel, ami intime de Gabriel Garcia Marquez, n'avait pas réagi vendredi à la mi-journée.

De l'autre côté de l'Atlantique, Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol, le président français François Hollande ou le Russe Vladimir Poutine ont également rendu vendredi hommage au défunt.

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