Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La CIA doit lever le voile sur ses prisons secrètes, dit un juge

La CIA doit lever le voile sur ses prisons secrètes, dit un juge

Un juge de Guantanamo a ordonné au gouvernement américain de fournir les renseignements de détention et d'interrogation de la CIA concernant Abd Al Rahim Al Nashiri, accusé d'avoir organisé l'attentat contre l'USS Cole, qui a causé la mort de 17 marins américains en 2000.

Le document de cinq pages, rendu public par le Miami Herald, oblige la CIA à donner des détails sur les conditions de détention de l'accusé, emprisonné depuis 2002, ainsi que les techniques d'interrogatoire utilisées par ses agents. L'ordonnance, publiée lundi, était sous scellés jusqu'à jeudi.

Les avocats représentant les suspects accusés d'avoir planifié les attentats du 11 septembre ont affirmé qu'ils avaient demandé la même ordonnance au juge Pohl pour leurs clients, qui auraient eux aussi subi des interrogatoires musclés.

L'avocat d'un des suspects du 11 septembre, Jay Connell, a indiqué à l'Agence France Presse que, dans le cas de M. Nashiri, le juge a ordonné que la CIA offre notamment une « description des moyens de transport, des éléments sur les installations elles-mêmes », ainsi que « les identités des personnels impliqués ».

De l'information importante

Selon M. Connell, il est nécessaire que la défense sache tous les détails concernant la détention des suspects. « Ce sont des informations importantes pour répondre aux plus grandes questions de ce procès. Quel était le traitement des accusés avant leur procès? Quel effet cela a eu sur leurs dépositions? », s'est-il questionné.

Or, Andrea Lockhart, une des procureures de Guantanamo avait plaidé que la défense disposait de toutes les informations pertinentes au procès. La défense ne devrait pas « contre-vérifier le travail du gouvernement », avait-elle ajouté.

Le procureur général de Guantanamo, Mark Martins, a affirmé qu'il étudiait actuellement le jugement, mais il a assuré que le gouvernement américain se « conformerait à l'état de droit et à [ses] obligations ».

La CIA n'a pas voulu commenter l'affaire.

La CIA est sur la défensive depuis quelque temps, notamment parce qu'un rapport de la commission de renseignement du Sénat américain avançait au début du mois d'avril que l'agence de renseignement lui aurait menti à plusieurs reprises sur ses techniques d'interrogatoire, s'apparentant à de la torture.

Un procès qui tarde à venir

Par ailleurs, le procès concernant les accusés des attentats du 11 septembre ne commencera pas de sitôt. Le juge Pohl a conclu plus tôt la séance d'audiences préliminaires jeudi après qu'il eût été révélé que le FBI avait tenté de soutirer de l'information à la défense.

Le juge a conclu qu'il pouvait ainsi y avoir apparence de conflit d'intérêts. Le gouvernement a nommé un procureur spécial pour enquêter sur l'affaire.

Le procès a été ajourné au mois de juin, ce qui a provoqué l'ire de certains proches des victimes du 11 septembre. Gloria Snekszer a déploré que « non seulement le FBI, mais aussi la défense » retardent constamment le procès.

Le procureur général Mark Martins a dit souhaiter que le procès commence en janvier 2015, même si l'avocat Jay Connell a assuré qu'ils étaient « tout sauf proches d'un procès ».

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.