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11-Septembre: une enquête du FBI repousse la perspective d'un procès

11-Septembre: une enquête du FBI repousse la perspective d'un procès

Le juge militaire de Guantanamo a écourté jeudi une nouvelle semaine d'audiences préliminaires pour les accusés du 11-Septembre, après avoir établi que le FBI enquêtait sur les équipes de la défense dont celle de Khaled Cheikh Mohammed, repoussant de facto la perspective d'un procès.

Ces audiences, qui ont duré moins de quatre heures au total, retransmises sur la base militaire de Fort Meade, près de Washington, ont capoté avec la révélation par la défense du fait qu'un de ses membres avait été interrogé par des agents du FBI. Elles étaient initialement consacrées à la responsabilité pénale de l'un des accusés, le Yéménite Ramzi ben el-Chaiba, et à ses conditions de détention.

Mais après avoir suspendu les débats pendant un jour et demi, le juge James Pohl a conclu jeudi qu'il y avait "une forme d'enquête du FBI au sein de l'équipe de M. Mohammed" (KSM, selon ses initiales en anglais) et ordonné la nomination d'un avocat indépendant pour déterminer ce que la police fédérale avait obtenu.

Il a ensuite établi "qu'au moins le 6 avril", un membre de l'équipe de M. Ben el-Chaiba avait "coopéré" avec le FBI. Suspectant aussi "un conflit d'intérêt dans cette équipe", il a nommé un autre avocat indépendant. Concernant les trois autres accusés, "il peut ou pas y avoir un conflit d'intérêt, je ne sais pas", a-t-il dit avant de demander à leurs avocats de dire par écrit s'ils jugeaient nécessaire de conduire une enquête indépendante.

Le gouvernement, par la voix du procureur Edward Ryan, a annoncé de son côté la nomination d'un procureur spécial, mais demandé que ses conclusions ne soient pas transmises à la défense.

Certains proches des victimes du 11-Septembre ont dit à la presse qu'ils "soupçonnaient" l'administration Obama, en particulier le ministre de la Justice Eric Holder, de vouloir saboter le procès devant un tribunal militaire afin de pouvoir démontrer qu'il devait se tenir devant un tribunal fédéral. M. Holder a déclaré à plusieurs reprises que, treize ans après les attentats, les cinq accusés seraient déjà condamnés s'ils avaient été jugés devant un tribunal fédéral.

"L'idée que les tribunaux militaires soient inférieurs à la justice fédérale est un grand mensonge", a fustigé Don Arias, qui a perdu son frère dans l'une des tours jumelles.

"Pour moi, ce n'était pas un hasard", a renchéri Gloria Snekszer, dont une soeur est décédée dans l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone, fustigeant "non seulement le FBI mais aussi la défense de constamment retarder, retarder, retarder" le procès.

Le procureur Mark Martins a réitéré son souhait de voir le procès des cinq co-accusés dont KSM, le cerveau présumé des attentats, débuter en janvier 2015. "Nous sommes tout sauf proches d'un procès", a toutefois estimé l'avocat Jay Connell, ajoutant qu'"il n'y croyait même pas pour 2016".

Une prochaine audience préliminaire est prévue pour juin. Les avocats ont demandé que soient entendus à cette occasion les agents du FBI.

Le FBI cherchait apparemment à déterminer comment un pamphlet de Khaled Cheikh Mohammed, assimilé à de la propagande, avait pu parvenir à l'extérieur de la prison de Guantanamo et être publié par le Huffington Post et la chaîne britannique Channel 4, sans contrôle.

chv/lb/gde

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