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Une commissaire européenne et une ministre belge s'affrontent sur le covoiturage

Une commissaire européenne et une ministre belge s'affrontent sur le covoiturage

Une décision de justice interdisant à la société américaine de covoiturage Uber d'exercer à Bruxelles a donné lieu cette semaine à une passe d'armes entre la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes, et une ministre bruxelloise.

La semaine dernière, le tribunal de commerce de Bruxelles a ordonné à Uber de cesser ses activités de covoiturage entre particuliers, que l'entreprise propose à travers une application mobile, UberPop. La décision est assortie d'une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée.

Cette décision a suscité l'ire de Mme Kroes, qui s'est exprimée par l'intermédiaire de son compte Twitter et de son blog mardi.

"Je suis scandalisée par la décision d'un tribunal bruxellois d'interdire l'application de service de taxi Uber", y écrit-elle. "Sont-ils sérieux? De quel genre de système légal s'agit-il?", poursuit-elle à propos de l'astreinte de 10.000 euros.

"Cette décision ne protège pas et n'aide pas les usagers, elle protège un cartel de taxis", s'emporte encore Mme Kroes, qui s'en prend sur son blog à la ministre bruxelloise des transports, Brigitte Grouwels, opposée de longue date à la présence d'Uber dans la capitale belge, en la qualifiant de "ministre de l'anti-mobilité".

Cette dernière a réagi mercredi sur la radio flamande VRT. "Les règles sont faites pour être suivies. Si elle avait été ministre en Belgique, Mme Kroes aurait probablement dû démissionner après de tels propos", a-t-elle déclaré.

"Le système de Uber est intéressant, mais il existe des règles et il convient de les respecter", selon ses propos rapportés par l'agence de presse Belga. "Le tribunal de Commerce a constaté qu'elles n'étaient pas respectées. Il est particulièrement fâcheux de la part d'une commissaire d'estimer que les règles ne doivent pas être respectées", a-t-elle poursuivi, soulignant qu'aux Etats-Unis, les activités d'Uber avaient provoqué des problèmes d'assurance.

"Nous voulons organiser, à Bruxelles, un secteur des taxis de qualité offrant une sécurité garantie", a ajouté la ministre, membre du parti chrétien-démocrate flamand CD&V, qui a accusé Mme Kroes d'être l'incarnation du "libéralisme sauvage".

La société Uber a annoncé mercredi par l'intermédiaire d'une porte-parole qu'elle allait contester "de toutes les manières possibles" la décision du tribunal de commerce de Bruxelles.

En France aussi, Uber est dans le collimateur des taxis, qui dénoncent une concurrence déloyale, et la répression des fraudes a annoncé le lancement d'une enquête sur les services de covoiturage entre particuliers.

cel/may/fw

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