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ONU: le Conseil de sécurité appelle à tirer les leçons du génocide rwandais

ONU: le Conseil de sécurité appelle à tirer les leçons du génocide rwandais

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi à l'unanimité une résolution qui appelle à tirer les leçons du génocide de 1994 au Rwanda et condamne toute négation de ce génocide.

Le texte "demande aux Etats de s'engager à nouveau à prévenir et combattre le génocide et les autres crimes graves" selon le droit international.

Il souligne "qu'il importe de tirer les leçons du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis au Rwanda, au cours duquel des Hutus et d'autres personnes opposées au génocide ont également été tués".

La résolution condamne par ailleurs "sans réserve toute négation de ce génocide" et "demande à tous les Etats de coopérer avec le Tribunal pénal international pour le Rwanda (..) et le gouvernement rwandais" afin d'arrêter et de juger les fugitifs accusés de génocide.

Elle demande aussi à l'ONU d'améliorer ses mécanismes d'alerte afin de mieux évaluer les risques de crimes de masse, et fait référence au rôle joué par la Cour pénale internationale (CPI) dans la lutte contre l'impunité.

Tout en saluant cette résolution et les progrès réalisés depuis 1994 pour prévenir le génocide, l'ambassadeur rwandais Eugène-Richard Gasana a mis en doute, devant le Conseil, l'efficacité des mesures prises par l'ONU pour renforcer sa capacité d'alerte et de réaction, estimant qu'elles "devaient être améliorées sur le long terme".

Se référant à la Centrafrique et à la Syrie, il a affirmé "qu'il y avait encore un long chemin à faire pour prévenir les atrocités de masse".

Selon l'ambassadeur, les Nations unies doivent non seulement être plus rapides à réagir et à déployer des Casques bleus, mais aussi "traiter les racines des conflits" comme la mauvaise gouvernance, la pauvreté ou les inégalités.

Il a en outre estimé que "certaines des initiatives (prises par l'ONU) ont provoqué des controverses", notant en particulier que la CPI "était susceptible d'être manipulée à des fins politiques".

Auparavant, un diplomate néo-zélandais qui présidait le Conseil de sécurité en avril 1994 avait rappelé le refus du Conseil de reconnaître qu'un génocide était en cours et de renforcer le mission de l'ONU sur place pour protéger les civils.

"Cette réunion me fournit l'occasion (..) de présenter des excuses pour ce que nous n'avons pas réussi à faire en 1994", a déclaré Colin Keating, ex-ambassadeur de son pays à l'ONU.

Environ 800.000 personnes, essentiellement des Tutsis, ont été tuées au printemps 1994 lors du génocide au Rwanda, dont le 20e anniversaire a été marqué la semaine dernière à Kigali.

avz/sam

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