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Démonstration de force et confusion dans l'est de l'Ukraine

Démonstration de force et confusion dans l'est de l'Ukraine

Alors que l'OTAN annonce un renforcement de ses mesures de défense militaires en Europe de l'est, les démonstrations de force se poursuivent dans l'est de l'Ukraine entre les séparatistes prorusses et les forces ukrainiennes.

Mercredi matin, une colonne de transports de troupes blindés ukrainiens a pris position dans la ville de Kramatorsk où les forces ukrainiennes ont lancé une offensive mardi soir pour reprendre le contrôle d'un aérodrome militaire contrôlé par des forces prorusses.

Pendant ce temps, à moins de 15 kilomètres de là, des véhicules blindés arborant un drapeau russe et les couleurs des séparatistes prorusses défilaient dans les rues de la ville de Slaviansk.

Des soldats changent de camp

Selon notre correspondant à Kramatorsk, Jean-François Bélanger, cette colonne de blindés portait à l'origine le drapeau ukrainien. Entourés par des civils prorusses près de Kramatorsk, les occupants des blindés auraient, selon toute vraisemblance, changé d'allégeance avant de prendre la route de Slaviansk en arborant le drapeau russe.

Au sud de Kramatorsk, notre correspondant rapporte que des manifestants prorusses ont aussi encerclé mercredi matin une colonne d'une douzaine de véhicules blindés et de chars ukrainiens.

Aucun affrontement direct n'a été rapporté jusqu'ici dans l'est de l'Ukraine entre les séparatistes prorusses et les troupes gouvernementales ukrainiennes qui se contentent pour le moment de démonstrations de forces.

Des chasseurs ukrainiens survolent régulièrement la région à basse altitude pour occuper l'espace aérien.

Soldats prorusses non identifés à Slaviansk

La présence de mystérieux soldats prorusses cagoulés et non identifiés a aussi été rapportée à Slaviansk. Selon Kiev, il s'agirait de forces russes infiltrées en Ukraine, comme Moscou l'a fait lors de la sécession de la Crimée. Des allégations démenties par Moscou.

Pendant ce temps, les forces prorusses consolident leurs positions dans la ville industrielle de Donetsk où des séparatistes armés ont pris le contrôle de l'hôtel de ville.

L'OTAN renforce sa présence en Europe de l'Est

À Bruxelles, au siège de l'OTAN, le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, annonçait un renforcement des mesures de défense aérienne, maritime et terrestre dans l'est de l'Europe.

L'ordre touche notamment les pays baltes et la Pologne qui partagent respectivement des frontières avec la Russie et l'Ukraine.

« Nous allons avoir plus d'avions dans le ciel, plus de navires en mer et la préparation des forces terrestres sera renforcée », a déclaré Anders Fogh Rasmussen.

Ces mesures de renforcement ont été demandées par les 28 pays membres de l'OTAN à la suite du rattachement de la Crimée à la Fédération russe, en mars dernier.

Selon le secrétaire général de l'OTAN, des missions de police de l'air soutenues par des avions de surveillance AWACS ont déjà été déployées en Pologne et en Roumanie.

Sans donner davantage de précisions, M. Rasmussen a évoqué le déploiement de navires de guerre alliés dans la Baltique et la Méditerranée orientale, précisant que les plans de défense de l'Alliance avaient été revus et renforcés dans cette partie du monde.

Selon l'OTAN, « la seule voie possible à la crise est une solution politique ».

À la veille d'une rencontre quadripartite à Genève

Ce regain de tension militaire dans l'est de l'Europe survient à moins de 24 heures d'une réunion entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne qui vont tenter d'ouvrir jeudi, à Genève, un dialogue productif pour dénouer l'impasse en Ukraine.

C'est la première fois que les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien, Sergueï Lavrov et Andrij Dechtchitsia, se rencontreront en présence de diplomates américains et européens pour discuter de la situation en Ukraine.

La Russie, qui ne reconnaît pas le gouvernement pro-occidental arrivé au pouvoir à Kiev après la destitution du président Viktor Ianoukovitch le 22 février, accuse le nouveau pouvoir de violer la constitution du pays en envoyant des troupes contre les séparatistes prorusses.

Kiev, de son côté, accuse Moscou « d'exporter le terrorisme sur son territoire » dans le but d'annexer des parties de son territoire national.