Le ministère de la Santé italien a annoncé dimanche le lancement d'une inspection dans un hôpital romain après la révélation par la presse d'un échange d'embryons entre deux couples dans le cadre d'un processus de fécondation assistée.
Selon le journal La Stampa, l'erreur a eu lieu le 4 décembre alors que quatre couples différents se soumettaient dans l'hôpital Sandro Pertini à Rome à une fécondation assistée. Malgré les précautions prises, une femme s'est retrouvée enceinte de jumeaux conçus in vitro par un autre couple.
Une fois l'erreur découverte, l'unité médicale spécialisée dans le traitement de la stérilité a été fermée par la région Latium dont dépendent toutes les structures sanitaires de cette zone.
Dans le communiqué annonçant une inspection dans l'établissement, le ministère a assuré avoir appris ces informations par la presse.
"Les normes nationales sur la fécondation assistée en application des directives européennes sont très rigoureuses et garantissent, si elles sont appliquées correctement, la traçabilité de tout le matériel biologique pendant le parcours de fécondation assistée", a noté le ministère. Le ministère entend donc vérifier si l'hôpital Pertini a "respecté toutes les procédures prévues par la loi et les raisons pour lesquelles l'autorité centrale (le ministère) n'a pas été avertie" du problème.
L'erreur a été découverte quand la mère était déjà au troisième mois de grossesse. Une commission d'enquête a été constituée sous l'égide de la région de Rome et placée sous la houlette du recteur de l'Université de Tor Vergata, le généticien Giuseppe Novelli.
La commission va devoir notamment déterminer s'il n'y a pas eu échange d'embryons aussi pour deux autres mères traitées début décembre alors que pour le quatrième couple, le processus de fécondation assistée avait échoué.
L'unité sanitaire romaine concernée a indiqué avoir été informée d'un problème d'"incompatibilité génétique" entre les parents et les embryons seulement le 27 mars. Toutes les implantations d'embryons fécondés in vitro ont été interrompues jusqu'à nouvel ordre.
Selon Filomena Gallo de l'association Luca Coscioni (qui prône la liberté de recherche dans le domaine génétique), le Latium (autour de Rome) "est la seule région d'Italie où, en dépit des requêtes de leurs dirigeants, les centres de fécondation assistée ne bénéficient pas d'autorisations officielles et ne sont pas contrôlés".
En Italie, la santé est un domaine régionalisé dans son organisation et son financement.
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